Grande Virée 2014 : La récolte de mes semailles

Une partie de moi voudrait crier : « Y’avait pas de but, c’était une expérience à vivre… Il fallait que je le fasse.  C’est tout!  Ça ne se comptabilise pas. »  Et ça ne serait pas faux.  Mais peut-être parce que je suis plutôt rationnel et parce que c’était un projet fou, peut-être parce que j’ai passé l’été à dépenser temps et argent pour me préparer, parce que je me suis éloigné de ma famille et de mon travail pendant une douzaine de jours… Toujours est-il que j’éprouve le besoin d’élaborer sur ce que cette aventure m’a apporté.  Continuer la lecture de « Grande Virée 2014 : La récolte de mes semailles »

Semer à tous vents

logo_semeursJe pense que c’est tranquillement en train de devenir officiel, donc je peux maintenant en parler ici: je ferai partie de l’édition 2014 de la Grande Virée des Semeurs de contes. Nous marcherons de Lévis à Rivière-du-loup du 8 au 18 septembre prochains en racontant nos histoires en échange du gîte et du couvert. Continuer la lecture de « Semer à tous vents »

Mélissa Mongiat: les histoires que les lieux racontent

Je ne résiste plus à l’envie de vous présenter une de mes nouvelles idoles, soit Mélissa Mongiat, designer d’environnements narratifs et compagnie.  « [L]e magazine Wallpaper, une autorité dans le domaine, l’a incluse dans son palmarès des 10 designers les plus prometteurs du monde. »  Son nom ne vous dit peut-être rien, mais si je vous parle de l’installation 21 balançoires qu’elle a co-créé pour le Quartier des spectacles de Montréal avec sa collaboratrice Mouna Andraos de l’atelier Daily tous les jours, vous saurez sans doute de quoi il s’agit.  Je l’avais rencontré il y a deux ans lors de la journée Nouveaux territoires narratifs à la Société des arts technologiques. Son travail m’avait fait forte impression.  Voici ce que j’en écrivais alors… Continuer la lecture de « Mélissa Mongiat: les histoires que les lieux racontent »

Les pionniers

[Texte publié dans le cadre du Festival de contes Les jours sont contés en Estrie, où l’on soulignait les dix ans du Cercle des conteurs que j’ai contribué à fonder.]

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Il y a dix ans, dans les tout premiers temps du Cercle des conteurs des Cantons de l’est, j’étais bien entouré.  Il y avait notamment… Continuer la lecture de « Les pionniers »

Est-ce que les conteurs transgenres racontent des histoires trans… génériques?

[Dans le cadre du Festival Les jours sont contés en Estrie, j’ai produit un texte en réaction au spectacle d’Ivan Coyote, présenté le 18 octobre 2013, dans le lobby du Théâtre Centennial à l’Université Bishop.  L’original, en anglais, peut être consulté ici.]

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Ivan Coyote

Allez, vous ne vous êtes jamais posé la question? Pas même un peu? Moi oui.

Puisque la façon de conter est tellement liée à l’identité particulière du conteur, comment racontera quelqu’un qui a dû lutter, redéfinir et affirmer cette identité? Quel genre d’histoires seront contées? Comment seront-elles incarnées pour être transmises? Des contes d’amour? De guerre? D’horreur? D’humour? Tous ces genres réunis dans un style unique qui traverse et transgresse toute catégorisation?

En français, les mots pour dire genre (sexe biologique) et genre (classification typologique des oeuvres) sont les mêmes. Pas en anglais. Et bien que je n’aie jamais eu l’intention de réduire le contage d’Ivan Coyote à cette seule dimension de tout ce qu’elle est comme personne, j’étais curieux… et crétin. Continuer la lecture de « Est-ce que les conteurs transgenres racontent des histoires trans… génériques? »

Textes Festival 2012 (3) : le Cercle des conteurs des Cantons de l’est

[Ce texte est en fait la reprise et l’adaptation d’une contribution au numéro d’octobre-novembre 2009 du Bulletin du RCQ.  Dans le cadre du Festival, il visait à présenter le Cercle des conteurs des Cantons de l’est en lien avec les archives de l’évènement.  Le reprendre ici est un peu une façon de souligner l’importance que le Cercle – que j’ai contribué à fonder – a eu et continue d’avoir dans ma pratique.

Né en 2003 du besoin de casser des contes et d’expérimenter avec filet , le Cercle des conteurs des Cantons de l’Est se réunit tous les premiers mardis du mois. Généralement, une période où sont échangées des nouvelles est suivie d’un temps où ceux qui le souhaitent peuvent raconter et recevoir des commentaires de leurs pairs.  Cette rétroaction amicale leur permet de peaufiner leurs histoires avant d’affronter le « vrai » public.

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Textes Festival 2012 (2) : mes réponses aux quatre pourquois

[À l’occasion du 20e anniversaire du Festival, la fée-marraine a demandé à une dizaine personnes de répondre aux quatre questions suivantes…  Pour ma part, j’ai partagé ces réflexions le dimanche 14 octobre, avant le très beau spectacle de Christèle Pimenta. Le lecteur attentif  reconnaîtra probablement des bribes d’autres textes ayant déjà circulés sur ce blogue.]

Pourquoi conter?

Certains content par amour des histoires, d’autres pour être reconnus par leur communauté. Certains content pour que leur communauté se rappelle ses propres histoires et s’y reconnaisse. D’autres content pour que la communauté s’en inspire et ait envie de… plus.

J’ai souvent pensé que les contes étaient les premiers rêves de l’humanité que s’étaient raconté nos lointains ancêtres. On a conté pour expliquer l’orage, le soleil, la lune, la mort du monde à l’hiver et sa renaissance au printemps. À chacun ses raisons, mais personnellement je conte pour donner du sens au monde; donner du sens à un monde qui en a de moins en moins à mes yeux. Continuer la lecture de « Textes Festival 2012 (2) : mes réponses aux quatre pourquois »

Mes noces de cuir (5 en 5 / 5)

M’y voilà.  Trois ans à Tenir conte.  Trois ans que je partage mes états d’âmes de conteur à temps partiel et en devenir…  Trois ans – et 100 billets avec celui-ci – que je tente de vous rejoindre, de vous provoquer, de vous faire réfléchir, mais aussi de vous amener à prendre la parole à votre tour.  Ne serait-ce que pour me contredire !

Derrière ce blogue, il y a bien sûr la notion de « journal »: une trace de moi à moi pour me permettre de faire écho aux évènements qui marquent mon parcours de conteur.  Mais il y a aussi cette idée de « communauté ».  Je crois sincèrement que c’est en réfléchissant à plusieurs que l’on fait avancer cet art millénaire qui se cherche encore…  J’ose croire que ce blogue peut être un des lieux où cette réflexion peut s’épanouir.

Tenir conte de quoi ?  De la parole, bien sûr.  De ceux qui la porte et de ceux qui l’aiment encore en 2012, qui ont envie de l’entendre.  Tenir conte de vous.

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Quelques chiffres en guise de bilan: en trois ans, Tenir conte a reçu 9 654 visites.  La journée la plus occupée a été le 30 septembre 2011 avec 95 visites, après un billet sur… le slam !  Le mois le plus occupé était septembre 2010 avec 482 visites, alors que j’ai notamment écrit un article sur… Donjons et dragons.  Ça ne me rend pas malheureux que les billets sur le contes soient moins visibles, mais ça me rappelle qu’il est parfois bon d’ouvrir son lectorat plus largement, même quand on tient un blogue spécialisé.

Sans surprise, la catégorie la plus représentée est « conte » (avec 70 billets), suivie par « futur du conte? » (20 billets).  Les mots-clés les plus employés sont « spectacle » (autant ceux que je vais voir, que ceux que je prépare) et « patrimoine » (35 billets chacun), suivis de près par « plaisir » (34 billets).

Tenir conte a reçu 165 commentaires depuis 2009, soit une moyenne de 5 par mois.  Les articles les plus commentés ont été « Fred et moi » (où je parlais de ma relation difficile avec l’image médiatique de Fred Pellerin) et « Donner son opinion sur le milieu à partir de la périphérie » (où je donnais ma vision – bien partielle et subjective – du milieu du conte québécois).

Du temps avec des gitans (5 en 5 / 1)

Le prétexte du « 5 en 5 »:  samedi le 29 septembre 2012, ça fera trois ans que je sévis sur ce blogue.  J’ai actuellement 95 billets à mon actif.  J’aimerais atteindre le chiffre magique de 100 billets pour le troisième anniversaire.  Je dois donc rédiger cinq billets dans les cinq prochains jours.  Ils seront forcément plus courts, plus spontanés et plus proches de ma relation quotidienne au conte, mais ça pourrait s’avérer intéressant me semble-t-il.

Samedi dernier, 23 septembre, j’ai assisté avec ma douce à un spectacle de la Compagnie Audigane à la Maison des arts de la parole (anciennement Productions Littorale).  Ils devaient nous présenter « Le mariage d’Atyek« , l’histoire d’un garçon qui devient vraiment un homme à l’occasion des trois nuits de son mariage.  Malheureusement, nous étions tout au plus une dizaine de personnes.  Il y a des récits qui requièrent une certaine énergie pour être dits.  À la place, nous avons eu droit à un florilège d’histoires tirées de différents spectacles, souvent des contes traditionnels « tsiganisés » fort habilement.  Et nous n’avons pas été déçu.  Quelle énergie d’Armelle la conteuse!  Quelle écoute pour Peppo, son mari musicien qui l’accompagne!  Quelle complicité ces deux-là !  Nous avons tellement aimé que nous y sommes retourné le lendemain avec nos enfants pour le spectacle « pour petites oreilles ».  Encore là, trop peu de public…  mais un très chouette spectacle pour les enfants.

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Un conteur chez les tellers

Du 1er au 5 août dernier, j’ai participé à Contes courants / Story Streams, la 20e conférence annuelle de Storytellers of Canada / Conteurs du Canada (SC/ CC) qui se tenait au Collège Brébeuf, à Montréal.  Comme c’était ma première participation à une activité de cette organisation, j’étais assez « outsider » pour avoir un regard externe.  J’en ai ramené plusieurs idées qui me semblent intéressantes pour le milieu du conte francophone (au Québec ou ailleurs).
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