Mes noces de cuir (5 en 5 / 5)

M’y voilà.  Trois ans à Tenir conte.  Trois ans que je partage mes états d’âmes de conteur à temps partiel et en devenir…  Trois ans – et 100 billets avec celui-ci – que je tente de vous rejoindre, de vous provoquer, de vous faire réfléchir, mais aussi de vous amener à prendre la parole à votre tour.  Ne serait-ce que pour me contredire !

Derrière ce blogue, il y a bien sûr la notion de « journal »: une trace de moi à moi pour me permettre de faire écho aux évènements qui marquent mon parcours de conteur.  Mais il y a aussi cette idée de « communauté ».  Je crois sincèrement que c’est en réfléchissant à plusieurs que l’on fait avancer cet art millénaire qui se cherche encore…  J’ose croire que ce blogue peut être un des lieux où cette réflexion peut s’épanouir.

Tenir conte de quoi ?  De la parole, bien sûr.  De ceux qui la porte et de ceux qui l’aiment encore en 2012, qui ont envie de l’entendre.  Tenir conte de vous.

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Quelques chiffres en guise de bilan: en trois ans, Tenir conte a reçu 9 654 visites.  La journée la plus occupée a été le 30 septembre 2011 avec 95 visites, après un billet sur… le slam !  Le mois le plus occupé était septembre 2010 avec 482 visites, alors que j’ai notamment écrit un article sur… Donjons et dragons.  Ça ne me rend pas malheureux que les billets sur le contes soient moins visibles, mais ça me rappelle qu’il est parfois bon d’ouvrir son lectorat plus largement, même quand on tient un blogue spécialisé.

Sans surprise, la catégorie la plus représentée est « conte » (avec 70 billets), suivie par « futur du conte? » (20 billets).  Les mots-clés les plus employés sont « spectacle » (autant ceux que je vais voir, que ceux que je prépare) et « patrimoine » (35 billets chacun), suivis de près par « plaisir » (34 billets).

Tenir conte a reçu 165 commentaires depuis 2009, soit une moyenne de 5 par mois.  Les articles les plus commentés ont été « Fred et moi » (où je parlais de ma relation difficile avec l’image médiatique de Fred Pellerin) et « Donner son opinion sur le milieu à partir de la périphérie » (où je donnais ma vision – bien partielle et subjective – du milieu du conte québécois).

Éplucher le programme du 20e Festival Les jours sont contés en Estrie (5 en 5 / 4)

C’est tout bientôt.  Il reste moins de deux semaines.  Du 11 au 21 octobre 2012.  Et la ville sera envahie d’êtres chers aux verbes agiles.  C’est d’autant plus vrai que pour les 20 ans la Fée-marraine allait convoquer les fidèles, les visages qu’on a connu et que l’on demande à revoir sans quoi… Ça ne serait pas le Festival!  Je ne sais pas si les Estriens réalisent la qualité d’artistes qu’ils auront à proximité…

Qu’est-ce que le renard disait au Petit Prince déjà ?  Éplucher le programmes pour « s’habiller le coeur »… mais aussi parce que ça devient un marathon d’organisation avec la petite famille ! Continuer la lecture de « Éplucher le programme du 20e Festival Les jours sont contés en Estrie (5 en 5 / 4) »

Répondre au courrier : la part de l’instinct (5 en 5 / 3)

Mon amie Alice me pose une question.  Accrochez-vous, elle est costaude :

« Depuis le temps qu’on se connaît et que je lis ton blog […] [j]’apprécie toujours les thématiques que tu soulèves, questionnes et commentes. […] Je suis pour ma part beaucoup moins logique et sensée qu’instinctive, et inscrite à l’école du sensitif plutôt qu’à celle de la réflexion. Par exemple, je ne me suis jamais posé la question de quel type d’histoires je raconte. Je n’y ai jamais fait attention. Et je ne sais pas si c’est important pour moi, malgré le fait que c’est sûrement intéressant (bien que cela – les classifications – m’aie souvent semblé rébarbatif et peu propice à la liberté de rêver).

Quand je raconte ou prépare ou écris un conte, même s’il y a une phase où je cherche, où je me documente, après j’y vais en bloc ou bien pas à pas, mais au jugé, au pif, à l’instinct, à la sensation… Je n’ai jamais l’impression de réfléchir beaucoup, même si c’est peut-être ma façon de réfléchir. J’essaie juste de « sentir » si ça marche ou pas. Et dans tous les cas – je le note pour moi-même tout en te l’écrivant – je ne cherche que très rarement le « pourquoi » des choses. Ça marche ? Ça marche. Ça ne marche pas ? J’essaie autrement. C’est bête, j’aurais peut-être plus de facilité à enrayer mes tics et mes erreurs avec plus de réflexion bien orientée.

Mais voilà que j’en viens à ma question: qu’en est-il, selon toi, de l’instinct dans la création d’un spectacle, d’une histoire (on pourrait presque élargir au fait de créer tout court) ? Quelle est sa place ? Doit-on tout penser, tout réfléchir, tout classer ? Peut-être n’est-ce-qu’une question de caractère ? Ou d’une mémoire enfouie, éventuellement plus qu’ancienne et commune, mâtinée de sensations très profondes et primordiales, qui ne demandent qu’à ressurgir au moment opportun ? »

Pfff!  T’en as d’autres faciles comme ça, Alice ?  Bon, je veux bien essayer de répondre.  Vous êtes bien accroché ? Continuer la lecture de « Répondre au courrier : la part de l’instinct (5 en 5 / 3) »

Des nouvelles des ours (5 en 5 / 2)

Quelques mots pour vous reparler du travail sur le spectacle Les uns et les ours que j’évoquais dans un billet en mai dernier.  Nous le présenterons mardi le 16 octobre prochain, à la Maison des arts de la parole (anciennement Productions Littorale), dans le cadre du Festival Les jours sont contés en Estrie.

D’abord, un coup de chapeau à mes collègues Ours cordialOurs insolite et Boucles d’or.  Vous avez fait de cette aventure de création collective une véritable fête où les références communes (inside jokes), les contributions spécifiques de chacun, le sérieux de la démarche (enrobé d’humour) m’ont permis de goûter à nouveau un certain idéal de communauté artistique.  C’est rarement aussi joyeux et aussi simple.  Si je peux revendiquer d’avoir lancé l’idée et de vous avoir recrutés, vous vous êtes complètement approprié le projet et nous porterons tous ensemble la réussite ou non du spectacle. Continuer la lecture de « Des nouvelles des ours (5 en 5 / 2) »

Du temps avec des gitans (5 en 5 / 1)

Le prétexte du « 5 en 5 »:  samedi le 29 septembre 2012, ça fera trois ans que je sévis sur ce blogue.  J’ai actuellement 95 billets à mon actif.  J’aimerais atteindre le chiffre magique de 100 billets pour le troisième anniversaire.  Je dois donc rédiger cinq billets dans les cinq prochains jours.  Ils seront forcément plus courts, plus spontanés et plus proches de ma relation quotidienne au conte, mais ça pourrait s’avérer intéressant me semble-t-il.

Samedi dernier, 23 septembre, j’ai assisté avec ma douce à un spectacle de la Compagnie Audigane à la Maison des arts de la parole (anciennement Productions Littorale).  Ils devaient nous présenter « Le mariage d’Atyek« , l’histoire d’un garçon qui devient vraiment un homme à l’occasion des trois nuits de son mariage.  Malheureusement, nous étions tout au plus une dizaine de personnes.  Il y a des récits qui requièrent une certaine énergie pour être dits.  À la place, nous avons eu droit à un florilège d’histoires tirées de différents spectacles, souvent des contes traditionnels « tsiganisés » fort habilement.  Et nous n’avons pas été déçu.  Quelle énergie d’Armelle la conteuse!  Quelle écoute pour Peppo, son mari musicien qui l’accompagne!  Quelle complicité ces deux-là !  Nous avons tellement aimé que nous y sommes retourné le lendemain avec nos enfants pour le spectacle « pour petites oreilles ».  Encore là, trop peu de public…  mais un très chouette spectacle pour les enfants.

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Jouer dans la Mare

Me voilà organisateur… à ma petite échelle.  Pour faire une histoire courte, j’avais accepté l’an dernier de donner un coup de main à mon amie la Marquise dans l’organisation des Contes de la Mare, soirées mensuelles tenues à la microbrasserie La Mare au diable à Sherbrooke.  La Marquise a porté cette série à bouts de bras, complètement bénévolement, seule ou avec d’autres. depuis 2007 à la Mare, mais même auparavant avec Les contes de téléphone au défunt Téléphone Rouge.  Le milieu étant petit, j’ai eu l’occasion de conter sur ces scènes locales à diverses reprises et d’y voir de nombreux conteurs.  J’avais aussi l’occasion de jaser avec la Marquise des difficultés et des plaisirs de la vie d’une organisatrice.

L’an dernier, mon aide consistait essentiellement à discuter de programmation avec elle, à animer certaines soirées (auxquelles j’aurais vraisemblablement assisté, de toutes façons) et à poser quelques affiches.  La Marquise ayant décidé – avec toute ma bénédiction et mes meilleurs voeux de réussite – de voler vers d’autres projets, j’ai choisi de prendre le commandement de ce navire… du moins pour le moment.  La série fonctionne bien, d’un mois à l’autre, et présente depuis cinq ans 8 spectacles par année (les derniers dimanches de septembre à novembre, puis de janvier à mai) dans l’ambiance chaleureuse de la Mare au diable, où la bière est franchement sympathique.

Je reparlerai sans doute de ma vision du rôle d’organisateur et de comment je concilie cela avec ma perspective critique du conte. Pour le moment, je voudrais surtout vous inviter, lecteurs, à vous abonner à la page Facebook des Contes de la Mare.  Surtout, venez vous joindre à nous dimanche prochain, 3o septembre, pour le lancement de la cinquième saison.