L’involontaire, mais nécessaire, jachère (le conte au temps de la covid-19)

jachère: n. f.  État d’une terre labourable qu’on laisse temporairement reposer en ne lui faisant pas porter de récolte ; cette terre.

Le 26 février dernier, peut-être de manière prémonitoire, j’invitais les membres du Cercle des conteurs des Cantons de l’est, de la façon suivante:

« Je peux m’assurer de l’animation du Cercle de mars.  Mais compte tenu de la semaine de relâche, qui prévoit y être?

En guise de thématique pour cette rencontre « relâchée », je propose: « Conte et énergie.  Comment préserver ses forces de conteuse, de conteur, pendant une histoire, un spectacle, mais aussi une carrière?  Quelle est l’importance de moments de pause, de silence, de jachère pour que la parole fuse ensuite, plus vivante?  Comment équilibrer son sac de contes et son sac de vie? »
Le 3 mars 2020.  C’était il y a un peu moins d’un mois.  C’était il y a une éternité.  Je n’avais aucune façon de me douter de ce qui s’en venait…

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Et pendant que je ne bloguais pas… (vidéo)

Dans le cadre du projet de recherche « Des avant-textes au spectacle / recueil de contes : étude des processus créateurs de trois conteurs contemporains québécois » (FIR, UQAR), on interroge une conteuse (Marie Lupien-Durocher) et un conteur (Éric Gauthier) d’aujourd’hui pour connaître la manière dont ils choisissent leurs histoires, les apprennent et se les approprient jusqu’à se préparer à les livrer en spectacle.

Chercheure principale: Camille Deslauriers
Assistante de recherche: Marise Belletête
Scénario, production, animation: Jean-Sébastien Dubé
Caméra, réalisation, montage: Patrick Gélinas

©Copyright Université du Québec à Rimouski (UQAR) 2016

Pourquoi monter des classiques au théâtre? (Tous les arts se posent les mêmes questions)

Le mardi 23 février 2016 dernier, entendu cette discussion à l’émission radiophonique Plus on 585-96-etset-0304-prodphoto1-2est de fous, plus on lit, entre Philippe Couture, critique de théâtre, Yves Desgagnés, metteur en scène, et Anne-Marie Olivier, directrice artistique du Trident.  Je ne pouvais faire autrement que d’y voir écho à nos querelles entre tradition et création.  De très intéressantes réflexions, dont je retiens ceci:  Continuer la lecture de « Pourquoi monter des classiques au théâtre? (Tous les arts se posent les mêmes questions) »

Formation offerte à l’automne 2014: Enrichir son répertoire

J’aime beaucoup partager mes expériences, mes découvertes, mes idées, mes trucs.  Les lecteurs de ce blogue ne seront pas complètement surpris que j’aie donc très envie de devenir formateur en conte après avoir tant reçu de ceux-ci.  Je me lance en vous donnant un scoop:  J’offrirai les samedis 11 octobre, 8 novembre et 13 décembre prochains une nouvelle formation à la Maison des arts de la parole de Sherbrooke.  Elle s’intitule « Enrichir son répertoire » et abordera de front cette question qui me passionne.  En voici le descriptif: Continuer la lecture de « Formation offerte à l’automne 2014: Enrichir son répertoire »

À la pêche au poisson doré (3): mes choix… ma version

poisson_dore_story_loversJe crois que c’est ici que se manifeste une bonne part de ma créativité (liberté?) comme conteur.  Elle aura d’autres espaces: interprétation, ordre d’apparition des contes sur scène, etc.  Mais pour moi, développer ma version à partir d’éléments traditionnels et d’autres plus personnels est un réel plaisir et une occasion d’exprimer comment un conte me fait vibrer, ce qu’il touche en moi.  Par ailleurs, j’ai l’impression de participer à un mouvement ancien, où chaque nouvelle génération d’artistes ajoute à un édifice tout en valorisant la trame initiale.

Notons que je me sens cette liberté parce que j’ai fait le travail en amont de consulter plusieurs versions.  Il m’apparaît ainsi que je saisis assez bien la syntaxe du conte pour ne pas la trahir.  Ainsi, dans le cas qui nous intéresse… Continuer la lecture de « À la pêche au poisson doré (3): mes choix… ma version »

À la pêche au poisson doré (2): comparer des versions

Soyons honnête: je ne suis pas aussi systématique avec l’étude de tous les nouveaux contes que j’apprends.  Quand on a que deux ou trois versions, on arrive à faire des comparaisons dans sa tête.  Toutefois, lorsque l’on doit en manipuler six ou plus… c’est une autre histoire. Continuer la lecture de « À la pêche au poisson doré (2): comparer des versions »

À la pêche au poisson doré (1): trouver le conte

Nouvelle série de billets où je veux prendre conscience de la manière dont je m’approprie une histoire pour la conter, de la recherche du récit à la mise en scène en passant par toutes les étapes intermédiaires (mise en contexte, en sens, en images, en canevas, en mémoire, en corps, en gestes, en bouche, en voix).

Prendre conscience de ce processus, soit, mais aussi le rendre public pour l’interroger collectivement.  Je partage comment je fais, mais je veux savoir comment vous faites. Est-ce que j’oublie quelque chose?  Est-ce que j’en fais trop?  Qu’est-ce qui marche pour vous?

pecheur_et_femmeUn prétexte: l’apprentissage de « La femme du pêcheur« , conte traditionnel dont la structure est assez simple.  Vous savez, le pêcheur qui remet un poisson à l’eau et obtient des voeux en échange, mais dont l’épouse veut toujours davantage…  Mais je vais trop vite… Continuer la lecture de « À la pêche au poisson doré (1): trouver le conte »