La fée Mirage donne son premier atelier de conte. Il s’agit d’une « classe de maître » sur les « outils et techniques du conte » qui s’échelonnera sur dix semaines. Comme elle nous l’a bien expliqué, « classe de maître » ne signifie pas que la formation soit donnée par un maître (elle ne se considère pas comme telle), ni qu’elle s’adresse à des personnes ayant atteint ce statut (quel intérêt alors de se former? Quoiqu’un véritable Maître dirait qu’il y a toujours à apprendre…). Pour Mirage, il s’agit plutôt d’un type de formation où l’on part des problématiques apportées par les personnes participantes qui s’y impliquent davantage. Pour ma part, je travaillerai sur les silences dans le contage.
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Ni elle ni lui
Elle (parfois ce sont des « lui », mais je rencontre plus souvent des « elle »).
Elle m’a probablement abordé après un spectacle ou un atelier. Elle était très gentille et enthousiaste. Elle s’est mise à me dire que mes histoires l’avaient touchée, ce qui est toujours agréable. Elle m’a expliqué combien les contes étaient importants dans sa vie, qu’ils portaient des sagesses anciennes. Difficile de ne pas être d’accord, mais le malaise s’est immiscé doucement dans la conversation… Ma gorge s’est serrée. J’ai senti un frisson désagréable me parcourir l’échine. Continuer la lecture de « Ni elle ni lui »
Les leçons d’un cas de Figures (de proue)
La 24e édition du Festival Les jours sont contés en Estrie vient de se terminer… Mais elle avait commencé sur des chapeaux de roue! Le spectacle d’ouverture du 13 octobre 2016 s’appelait Figures de proue. Il y avait assez longtemps qu’un spectacle de contes ne m’avait pas enthousiasmé à ce point. Continuer la lecture de « Les leçons d’un cas de Figures (de proue) »
Homo homini lupus est

« Le loup est un symbole important de la littérature orale, étant donné la charge qu’il projette : un prédateur cruel et sanguinaire, qui n’hésitera pas à dévorer le premier venu. Son rôle comporte également une dimension morale et punitive. Dans un monde que l’on tente d’aseptiser et d’édulcorer, surtout pour ce qui est de l’univers des enfants, le loup a-t-il toujours sa place dans les contes? »
Voici donc ce que tout ça m’a inspiré. Ce n’est pas très long, ni transcendant, mais c’est vraiment ce à quoi je crois…
Le conteur indigène
Il y a plusieurs grandes injustices au panthéon de la chanson québécoise. Une de celle qui m’attriste le plus est le peu de place réservée au regretté Sylvain Lelièvre. Ses textes sont forts, sa voix suave, ses musiques jazzées, sa livraison et son propos très urbains. Pour moi, « Marie-Hélène », « Les choses inutiles », « Qu’est-ce qu’on a fait de nos rêves? » sont des bijoux trop peu connus…
J’en parle parce que Lelièvre a une chanson qui m’apparaît toucher un problème de relations interculturelles entre les conteurs québécois et les publics francophones du reste du monde. À chaque fois que j’entends « Le chanteur indigène », j’ai envie de remplacer le mot « chanteur » par « conteur »… Continuer la lecture de « Le conteur indigène »
Transfuges de l’humour: intéressants pour les conteurs?
Article intéressant paru dans La Presse ce week-end en marge du Gala des Oliviers. La journaliste Chantal Guy a eu la bonne idée d’interviewé trois comédiens (Valérie Blais, Emmanuel Bilodeau et Fabien Cloutier) qui fréquentent désormais les scènes du milieu de l’humour. Il me semble que pour nous conteuses et conteurs qui avons un rapport inconfortable avec l’humour, qui rêvons (ou cauchemardons, c’est selon) d’une École de conte et qui cherchons notre place souvent entre la tradition théâtrale et la machine du rire, il a matière à réflexion.
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Trop s’aimer pour bien semer?
Avant de partir dès demain pour la Grande Virée des Semeurs de contes, j’éprouve le besoin de me confesser. Faire du ménage, me remettre les idées en place, afin de partir le coeur plus léger. Continuer la lecture de « Trop s’aimer pour bien semer? »
Semer à tous vents
Je pense que c’est tranquillement en train de devenir officiel, donc je peux maintenant en parler ici: je ferai partie de l’édition 2014 de la Grande Virée des Semeurs de contes. Nous marcherons de Lévis à Rivière-du-loup du 8 au 18 septembre prochains en racontant nos histoires en échange du gîte et du couvert. Continuer la lecture de « Semer à tous vents »
Êtes-vous « trad » ou « spec »? Quiz bidon pour réfléchir à la variété de nos pratiques
En novembre 2012, le Regroupement du conte au Québec (RCQ) m’a demandé d’animer une discussion autour des recommandations de ce que nous avons appelé entre nous le « rapport Crustin ». Le conteur Bernard Crustin, qui dispose d’une formation en anthropologie, y constatait notamment la diversité des pratiques ou « créneaux » parmi les conteurs québécois, de la tradition à la spectacularisation. M’est alors venu l’idée, pour mettre le feu aux poudres et lancer la discussion, de ce petit quiz pas sérieux du tout. Je vous invite aujourd’hui à l’essayer.
Un conteur relit _Comme un roman_ de Pennac
Je l’avais déjà lu dans les années 1990, un peu pour faire comme tout le monde. C’était alors la mode et je suivais des cours de littérature… Mais ma douce a eu la bonne idée de me l’offrir pour Noël (après que j’eue laissé traîner un feuillet publicitaire où je l’avais entouré – on a la subtilité qu’on peut…). Ça se dévore: trois petites heures et ça y était. Mais j’ai surtout réalisé cette fois-ci à quel point Pennac parlait aux conteurs… Pas qu’aux professionnels, s’entend, plutôt aux conteurs en chacun de nous. Mais, de là, il devient facile d’extrapoler. En fait, Pennac parle de comment naît l’amour des livres chez les jeunes lecteurs.
Son propos général est de faire aimer les livres, soit. Sauf que l’amour des livres dont il parle passe par l’amour des récits. J’y vois l’occasion idéale de se mettre dans la peau de notre public. Qu’est-ce qui nous touche, nous conteurs, lorsque nous sommes, à notre tour, auditeurs? …Et de nous mettre à chercher comment toucher ce public pour le voir se multiplier. Nous avons clairement un rôle à jouer dans la transmission de cet amour des histoires… Continuer la lecture de « Un conteur relit _Comme un roman_ de Pennac »