Pourquoi les récits favorisent-ils l’apprentissage?

[Ahem…  Tousse!  Tousse!  Atchoum!]

Ouf!  Il y a de la poussière ici.  Et des toiles d’araignées…

Ça fait plus de deux ans que je n’ai pas mis les pieds virtuellement ici.  Normal que le temps fasse son oeuvre.  Je m’ennuies pas mal de ce blogue.  On y est bien.  Je crois bien que je vais y revenir plus souvent…

Bon, je continue à réfléchir… et à écrire… sur le conte.  Mais sur d’autres plateformes.

Par exemple, dans mon autre vie, je viens de commettre deux articles cet automne sur l’utilisation du conte en enseignement universitaire. Ça aura vraiment été une chance unique de réunir mes intérêts pour le conte et la pédagogie.

J’ai pensé que ça pourrait vous intéresser.

Dans le premier article, j’expose les raisons qui rendent l’intégration d’histoires intéressante pour les enseignants, ainsi que ce que les neurosciences nous apprennent des impacts des récits sur le cerveau humain.

Dans le second article, je me demande comment intégrer des récits à l’enseignement et je donne des exemples d’interventions auprès d’enseignants. Je montre qu’il y a néanmoins certains risques à le faire, en plus d’examiner ce qui distingue les discours scientifiques et narratifs. Je conclus sur la place des récits parmi d’autres stratégies pédagogiques.

À bientôt! (Ça devrait être dans moins de deux ans…)

Et pendant que je ne bloguais pas… (vidéo)

Dans le cadre du projet de recherche « Des avant-textes au spectacle / recueil de contes : étude des processus créateurs de trois conteurs contemporains québécois » (FIR, UQAR), on interroge une conteuse (Marie Lupien-Durocher) et un conteur (Éric Gauthier) d’aujourd’hui pour connaître la manière dont ils choisissent leurs histoires, les apprennent et se les approprient jusqu’à se préparer à les livrer en spectacle.

Chercheure principale: Camille Deslauriers
Assistante de recherche: Marise Belletête
Scénario, production, animation: Jean-Sébastien Dubé
Caméra, réalisation, montage: Patrick Gélinas

©Copyright Université du Québec à Rimouski (UQAR) 2016

Les leçons d’un cas de Figures (de proue)

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Crédit photo: Maïa Pons

La 24e édition du Festival Les jours sont contés en Estrie vient de se terminer…  Mais elle avait commencé sur des chapeaux de roue!  Le spectacle d’ouverture du 13 octobre 2016 s’appelait Figures de proue. Il y avait assez longtemps qu’un spectacle de contes ne m’avait pas enthousiasmé à ce point. Continuer la lecture de « Les leçons d’un cas de Figures (de proue) »

5 journées pour se baigner dans 1001 nuits

genie_lampDu 15 au 19 août 2016, j’ai eu l’immense chance de suivre un stage sur les 1001 nuits en compagnie de l’exceptionnel Jihad Darwiche.  Voici comment le propos nous avait été présenté:

« Par leur diversité, les Mille et Une Nuits proposent une palette extrêmement large qui va du conte merveilleux au conte de sagesse en passant par le conte facétieux, le conte fantastique, le récit, la poésie, le proverbe etc.Leur richesse et l’universalité des thèmes qu’elles abordent expliquent leur forte présence, encore aujourd’hui, dans la bouche des conteurs de toute origine et de toute culture.

Les Mille et Une Nuits, c’est aussi un univers spécifique : Ce sont des contes citadins. C’est l’Orient avec ses parfums, ses rythmes et sa musique, sa poésie, sa façon de vivre et de respirer et c’est surtout une parole importante, grave, à la frontière de la vie et de la mort.

Car, Shéhérazade raconte dans l’urgence et la nécessité pour sauver l’humanité d’un roi devenu fou de jalousie et de vanité. Ce cadre va donner un poids spécifique à chaque conte et l’installer dans une stratégie qui vise à l’éducation du roi et à son initiation.»

Donc une belle semaine.  Un très beau groupe aussi. Nous étions installé dans la « Maison bleue » au Domaine Howard à Sherbrooke.  Un lieu magnifique et il a fait beau.

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« C’est pour mieux t’approcher, mon enfant ! » – Le déguisement dans les contes

masquaradeLe 16 janvier 2016 dernier, de 5 h à 6 h du matin, j’ai offert un atelier dans le cadre de la quatrième nuit d’écriture organisée par des étudiants en lettres et création de l’Université du Québec à Rimouski.  Comme le thème de la nuit portait sur « La masquarade », j’ai proposé de travailler autour du rôle du déguisement dans les contes.  Le descriptif allait comme suit:

« Le loup en grand-mère, le sultan en marchand, la princesse en servante… Pourquoi se déguise-t-on dans les contes ?  Qu’est-ce que ça apporte aux histoires ?  Après un bref exposé, les participants à cet atelier seront invités à produire leur propre récit d’identité camouflée puis dévoilée, à partir de certaines contraintes. »

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Pourquoi monter des classiques au théâtre? (Tous les arts se posent les mêmes questions)

Le mardi 23 février 2016 dernier, entendu cette discussion à l’émission radiophonique Plus on 585-96-etset-0304-prodphoto1-2est de fous, plus on lit, entre Philippe Couture, critique de théâtre, Yves Desgagnés, metteur en scène, et Anne-Marie Olivier, directrice artistique du Trident.  Je ne pouvais faire autrement que d’y voir écho à nos querelles entre tradition et création.  De très intéressantes réflexions, dont je retiens ceci:  Continuer la lecture de « Pourquoi monter des classiques au théâtre? (Tous les arts se posent les mêmes questions) »

Homo homini lupus est


wolf_photoLe Regroupement du conte au Québec a proposé un concours d’écriture où l’on demandait de traiter de la fonction du Grand Méchant Loup dans les contes. La date limite pour y participer était le 30 janvier 2016.  Je l’ai manqué, mais le sujet était trop beau pour que je ne tente pas d’écrire à ce propos.  Dans les règlements du concours, on précisait:
« Le loup est un symbole important de la littérature orale, étant donné la charge qu’il projette : un prédateur cruel et sanguinaire, qui n’hésitera pas à dévorer le premier venu. Son rôle comporte également une dimension morale et punitive. Dans un monde que l’on tente d’aseptiser et d’édulcorer, surtout pour ce qui est de l’univers des enfants, le loup a-t-il toujours sa place dans les contes? »

Voici donc ce que tout ça m’a inspiré.  Ce n’est pas très long, ni transcendant, mais c’est vraiment ce à quoi je crois…

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Le conteur indigène

Il y a plusieurs grandes injustices au panthéon de la chanson québécoise.  Une de celle qui m’attriste le plus est le peu de place réservée au regretté Sylvain Lelièvre.  Ses textes sont forts, sa voix suave, ses musiques jazzées, sa livraison et son propos très urbains.  Pour moi, « Marie-Hélène », « Les choses inutiles », « Qu’est-ce qu’on a fait de nos rêves? » sont des bijoux trop peu connus…

J’en parle parce que Lelièvre a une chanson qui m’apparaît toucher un problème de relations interculturelles entre les conteurs québécois et les publics francophones du reste du monde.  À chaque fois que j’entends « Le chanteur indigène », j’ai envie de remplacer le mot « chanteur » par « conteur »… Continuer la lecture de « Le conteur indigène »

Une (dé)marche après l’autre

La parade quotidienne de la Marche des conteurs. Crédit photo: Cécile Fournier

Il y a un mois je complétais la Marche des conteurs dans le Nord-Pas-de-Calais.  Plusieurs m’ont demandé de parler de mon voyage, mais je voulais laisser décanter un peu avant de voir ce que je pourrais en dire d’intelligent…  (Oui, oui, évidemment que c’était fantastique et je me considère choyé d’avoir pu participer à cette expérience.)

 

 

Au moment d’écrire ces lignes, les Semeurs de contes repartent pour une troisième virée, de Rivière-du-loup à Mont-Joli, cette fois-ci.  Je ne peux pas m’empêcher de regarder mes bâtons de marche avec une certaine nostalgie des aventures de l’an dernier…

Il est certain que mes réflexions sont fortement teintées par le fait que j’ai eu le privilège de faire deux marches différentes en moins d’un an: la 2e Grande virée des Semeurs de contes au Québec en septembre 2014 et la 9e Marche des conteurs en France en août 2015.  La proximité de ces deux expériences reliées, mais très différentes l’une de l’autre, colore forcément mon propos… Propos qui sera d’ailleurs articulé autour des axes suivants :

  • Les relations entre conteurs-marcheurs
  • Les relations des conteurs avec le public/ les hébergeurs
  • Les marches en relation avec les territoires
  • Les relations des conteurs avec les lieux où ils content

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Marcher et conter de l’autre bord de l’océan

marche_des_conteursDans trois jours, je quitte pour la 9e Marche des conteurs en France.  Elle se déroule cette année du 3 au 8 août dans le Nord-Pas-de-Calais, une région que je connais peu, voire pas du tout.  Je serai le seul québécois à conter avec des Français bien sûr, mais également un Belge, un Suisse, un Grec, des gens d’origines libanaise, italienne, mauritanienne, vénézuélienne, etc. Continuer la lecture de « Marcher et conter de l’autre bord de l’océan »