Ce billet se veut un exemple parmi tant d’autres pour ceux et celles qui ne comprennent pas de quoi l’on parle lorsque certaines personnes affirment que les contes peuvent « aider à vivre ». Ce n’est pas la première fois que je rencontre ce genre de situation où des contes résonnent avec ma vie personnelle. Ce n’est sans doute pas la dernière…
Lors d’une séance de travail avec des amies conteuses la semaine dernière, l’une d’entre elles (Makoto) raconte l’histoire que l’on connait chez nous comme
« L’oiseau aux mille couleurs », mais que l’on retrouve souvent sous le titre « Le roi et l’oiseau ». Ce n’était pas la première fois que je l’entendais, mais elle a pris un tout nouveau sens pour moi cette fois… La voici résumée:
Catégorie : conte
Se taire pour bien raconter
Comme la plupart de mes collègues conteuses et conteurs, il m’est assez facile pour raconter de m’appuyer sur des éléments oraux comme les personnages, leurs péripéties et les descriptions des histoires. Toutefois, la « parole conteuse » requiert aussi des pauses, des respirations, des moments d’intériorité où le public peut créer les images mentales et ressentir en communion les émotions qui rendent cette forme d’art si riche. Lors de ces silences, l’artiste doit maintenir un lien fort avec les spectateurs au moyen d’une efficace présence scénique, même lorsqu’il ne parle pas. J’aimerais améliorer cette présence, cette capacité de relation silencieuse avec les personnes de l’assistance, qui captive et touche en profondeur.
Continuer la lecture de « Se taire pour bien raconter »Suivre les chemins du père… et du fils
Non, je ne suis pas entré en religion. Simplement, je reprends ma plume de carnetier / blogueur après… quasiment cinq ans d’absence (moins deux semaines). C’est que je suis en train de préparer mon second spectacle solo. Un deuxième en quinze ans, je ne sais pas ce que ça dit de mon assiduité artistique… Ou plutôt si: j’ai le luxe de prendre mon temps, parce que, dans mon cas, le conte reste un loisir.
J’ai depuis plusieurs années le projet d’un nouveau spectacle solo qui réunirait sous le titre Chemins de papas (allusion volontaire à la chanson popularisée par Joe Dassin) différents contes traditionnels touchant la thématique de la paternité. Ma fée-marraine m’a offert une plage pour présenter un premier exercice public. Ça se passera le 12 juin prochain (quelques jours avant la Fête des pères), au Parc Howard de Sherbrooke.
Continuer la lecture de « Suivre les chemins du père… et du fils »Ni elle ni lui
Elle (parfois ce sont des « lui », mais je rencontre plus souvent des « elle »).
Elle m’a probablement abordé après un spectacle ou un atelier. Elle était très gentille et enthousiaste. Elle s’est mise à me dire que mes histoires l’avaient touchée, ce qui est toujours agréable. Elle m’a expliqué combien les contes étaient importants dans sa vie, qu’ils portaient des sagesses anciennes. Difficile de ne pas être d’accord, mais le malaise s’est immiscé doucement dans la conversation… Ma gorge s’est serrée. J’ai senti un frisson désagréable me parcourir l’échine. Continuer la lecture de « Ni elle ni lui »
Un cadeau de conteur pour réenchanter le quotidien
Alors, pour l’anecdote: le chef des animateurs scouts de mon fils de 9 ans me demande de raconter un conte de Noël. J’ai déjà expliqué mon inconfort avec ce type d’histoires…
Dans un premier temps, je m’aperçois que je n’ai aucun conte de Noël pour enfants! C’est quand même un comble. Continuer la lecture de « Un cadeau de conteur pour réenchanter le quotidien »
Pourquoi les récits favorisent-ils l’apprentissage?
[Ahem… Tousse! Tousse! Atchoum!]
Ouf! Il y a de la poussière ici. Et des toiles d’araignées…
Ça fait plus de deux ans que je n’ai pas mis les pieds virtuellement ici. Normal que le temps fasse son oeuvre. Je m’ennuies pas mal de ce blogue. On y est bien. Je crois bien que je vais y revenir plus souvent…
Bon, je continue à réfléchir… et à écrire… sur le conte. Mais sur d’autres plateformes.
Par exemple, dans mon autre vie, je viens de commettre deux articles cet automne sur l’utilisation du conte en enseignement universitaire. Ça aura vraiment été une chance unique de réunir mes intérêts pour le conte et la pédagogie.
J’ai pensé que ça pourrait vous intéresser.
Dans le premier article, j’expose les raisons qui rendent l’intégration d’histoires intéressante pour les enseignants, ainsi que ce que les neurosciences nous apprennent des impacts des récits sur le cerveau humain.
Dans le second article, je me demande comment intégrer des récits à l’enseignement et je donne des exemples d’interventions auprès d’enseignants. Je montre qu’il y a néanmoins certains risques à le faire, en plus d’examiner ce qui distingue les discours scientifiques et narratifs. Je conclus sur la place des récits parmi d’autres stratégies pédagogiques.
À bientôt! (Ça devrait être dans moins de deux ans…)
Et pendant que je ne bloguais pas… (vidéo)
Dans le cadre du projet de recherche « Des avant-textes au spectacle / recueil de contes : étude des processus créateurs de trois conteurs contemporains québécois » (FIR, UQAR), on interroge une conteuse (Marie Lupien-Durocher) et un conteur (Éric Gauthier) d’aujourd’hui pour connaître la manière dont ils choisissent leurs histoires, les apprennent et se les approprient jusqu’à se préparer à les livrer en spectacle.
Chercheure principale: Camille Deslauriers
Assistante de recherche: Marise Belletête
Scénario, production, animation: Jean-Sébastien Dubé
Caméra, réalisation, montage: Patrick Gélinas
©Copyright Université du Québec à Rimouski (UQAR) 2016
Les leçons d’un cas de Figures (de proue)
La 24e édition du Festival Les jours sont contés en Estrie vient de se terminer… Mais elle avait commencé sur des chapeaux de roue! Le spectacle d’ouverture du 13 octobre 2016 s’appelait Figures de proue. Il y avait assez longtemps qu’un spectacle de contes ne m’avait pas enthousiasmé à ce point. Continuer la lecture de « Les leçons d’un cas de Figures (de proue) »
5 journées pour se baigner dans 1001 nuits

« Par leur diversité, les Mille et Une Nuits proposent une palette extrêmement large qui va du conte merveilleux au conte de sagesse en passant par le conte facétieux, le conte fantastique, le récit, la poésie, le proverbe etc.Leur richesse et l’universalité des thèmes qu’elles abordent expliquent leur forte présence, encore aujourd’hui, dans la bouche des conteurs de toute origine et de toute culture.
Les Mille et Une Nuits, c’est aussi un univers spécifique : Ce sont des contes citadins. C’est l’Orient avec ses parfums, ses rythmes et sa musique, sa poésie, sa façon de vivre et de respirer et c’est surtout une parole importante, grave, à la frontière de la vie et de la mort.
Car, Shéhérazade raconte dans l’urgence et la nécessité pour sauver l’humanité d’un roi devenu fou de jalousie et de vanité. Ce cadre va donner un poids spécifique à chaque conte et l’installer dans une stratégie qui vise à l’éducation du roi et à son initiation.»
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« C’est pour mieux t’approcher, mon enfant ! » – Le déguisement dans les contes
Le 16 janvier 2016 dernier, de 5 h à 6 h du matin, j’ai offert un atelier dans le cadre de la quatrième nuit d’écriture organisée par des étudiants en lettres et création de l’Université du Québec à Rimouski. Comme le thème de la nuit portait sur « La masquarade », j’ai proposé de travailler autour du rôle du déguisement dans les contes. Le descriptif allait comme suit:
« Le loup en grand-mère, le sultan en marchand, la princesse en servante… Pourquoi se déguise-t-on dans les contes ? Qu’est-ce que ça apporte aux histoires ? Après un bref exposé, les participants à cet atelier seront invités à produire leur propre récit d’identité camouflée puis dévoilée, à partir de certaines contraintes. »