Éplucher le programme du 20e Festival Les jours sont contés en Estrie (5 en 5 / 4)

C’est tout bientôt.  Il reste moins de deux semaines.  Du 11 au 21 octobre 2012.  Et la ville sera envahie d’êtres chers aux verbes agiles.  C’est d’autant plus vrai que pour les 20 ans la Fée-marraine allait convoquer les fidèles, les visages qu’on a connu et que l’on demande à revoir sans quoi… Ça ne serait pas le Festival!  Je ne sais pas si les Estriens réalisent la qualité d’artistes qu’ils auront à proximité…

Qu’est-ce que le renard disait au Petit Prince déjà ?  Éplucher le programmes pour « s’habiller le coeur »… mais aussi parce que ça devient un marathon d’organisation avec la petite famille ! Continuer la lecture de « Éplucher le programme du 20e Festival Les jours sont contés en Estrie (5 en 5 / 4) »

Des nouvelles des ours (5 en 5 / 2)

Quelques mots pour vous reparler du travail sur le spectacle Les uns et les ours que j’évoquais dans un billet en mai dernier.  Nous le présenterons mardi le 16 octobre prochain, à la Maison des arts de la parole (anciennement Productions Littorale), dans le cadre du Festival Les jours sont contés en Estrie.

D’abord, un coup de chapeau à mes collègues Ours cordialOurs insolite et Boucles d’or.  Vous avez fait de cette aventure de création collective une véritable fête où les références communes (inside jokes), les contributions spécifiques de chacun, le sérieux de la démarche (enrobé d’humour) m’ont permis de goûter à nouveau un certain idéal de communauté artistique.  C’est rarement aussi joyeux et aussi simple.  Si je peux revendiquer d’avoir lancé l’idée et de vous avoir recrutés, vous vous êtes complètement approprié le projet et nous porterons tous ensemble la réussite ou non du spectacle. Continuer la lecture de « Des nouvelles des ours (5 en 5 / 2) »

Du temps avec des gitans (5 en 5 / 1)

Le prétexte du « 5 en 5 »:  samedi le 29 septembre 2012, ça fera trois ans que je sévis sur ce blogue.  J’ai actuellement 95 billets à mon actif.  J’aimerais atteindre le chiffre magique de 100 billets pour le troisième anniversaire.  Je dois donc rédiger cinq billets dans les cinq prochains jours.  Ils seront forcément plus courts, plus spontanés et plus proches de ma relation quotidienne au conte, mais ça pourrait s’avérer intéressant me semble-t-il.

Samedi dernier, 23 septembre, j’ai assisté avec ma douce à un spectacle de la Compagnie Audigane à la Maison des arts de la parole (anciennement Productions Littorale).  Ils devaient nous présenter « Le mariage d’Atyek« , l’histoire d’un garçon qui devient vraiment un homme à l’occasion des trois nuits de son mariage.  Malheureusement, nous étions tout au plus une dizaine de personnes.  Il y a des récits qui requièrent une certaine énergie pour être dits.  À la place, nous avons eu droit à un florilège d’histoires tirées de différents spectacles, souvent des contes traditionnels « tsiganisés » fort habilement.  Et nous n’avons pas été déçu.  Quelle énergie d’Armelle la conteuse!  Quelle écoute pour Peppo, son mari musicien qui l’accompagne!  Quelle complicité ces deux-là !  Nous avons tellement aimé que nous y sommes retourné le lendemain avec nos enfants pour le spectacle « pour petites oreilles ».  Encore là, trop peu de public…  mais un très chouette spectacle pour les enfants.

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Jouer dans la Mare

Me voilà organisateur… à ma petite échelle.  Pour faire une histoire courte, j’avais accepté l’an dernier de donner un coup de main à mon amie la Marquise dans l’organisation des Contes de la Mare, soirées mensuelles tenues à la microbrasserie La Mare au diable à Sherbrooke.  La Marquise a porté cette série à bouts de bras, complètement bénévolement, seule ou avec d’autres. depuis 2007 à la Mare, mais même auparavant avec Les contes de téléphone au défunt Téléphone Rouge.  Le milieu étant petit, j’ai eu l’occasion de conter sur ces scènes locales à diverses reprises et d’y voir de nombreux conteurs.  J’avais aussi l’occasion de jaser avec la Marquise des difficultés et des plaisirs de la vie d’une organisatrice.

L’an dernier, mon aide consistait essentiellement à discuter de programmation avec elle, à animer certaines soirées (auxquelles j’aurais vraisemblablement assisté, de toutes façons) et à poser quelques affiches.  La Marquise ayant décidé – avec toute ma bénédiction et mes meilleurs voeux de réussite – de voler vers d’autres projets, j’ai choisi de prendre le commandement de ce navire… du moins pour le moment.  La série fonctionne bien, d’un mois à l’autre, et présente depuis cinq ans 8 spectacles par année (les derniers dimanches de septembre à novembre, puis de janvier à mai) dans l’ambiance chaleureuse de la Mare au diable, où la bière est franchement sympathique.

Je reparlerai sans doute de ma vision du rôle d’organisateur et de comment je concilie cela avec ma perspective critique du conte. Pour le moment, je voudrais surtout vous inviter, lecteurs, à vous abonner à la page Facebook des Contes de la Mare.  Surtout, venez vous joindre à nous dimanche prochain, 3o septembre, pour le lancement de la cinquième saison.

Le printemps de l’ours

Toutes ces réflexions autour de l’immersion et de la sérendipité sont bien sûr inspirées par le projet sur lequel je travaille dans le moment avec les collègues Ours cordial, Ours insolite et Boucles d’or.  [Je me suis totémisé moi-même « Ours perplexe », pour vous servir…] Titre de travail : Le bal des ours.  Pour le 2oe anniversaire du Festival Les jours contés en Estrie (octobre 2012), nous sommes à préparer, vous l’aurez compris, un spectacle avec quatre histoires ursines (une par conteur).

Je m’attaque personnellement au conte de «Jean de l’ours » (AT 310B).  Un gros morceau.  Comme c’est un archétype qui existe dans les univers culturels européen, asiatique et amérindien, j’ai l’embarras du choix des versions… et des péripéties.  Pas de rareté ici; le travail en est plutôt un de filtrage des éléments qui me parlent le plus et de synthèse personnelle.  Si le début du conte est assez stable dans l’ensemble des versions que je lis, les derniers épisodes (notamment les aventures du héros dans « le monde souterrain ») vont dans plusieurs directions.  À moi de choisir ce qui me semble le plus signifiant pour en faire un récit cohérent.  Respecter l’histoire, tout en lui donnant ma couleur, mes motifs. Continuer la lecture de « Le printemps de l’ours »

Dessert amer

[NLR : Dans le cadre d’une récente formation avec Bernadète Bidaude, cette dernière nous a proposé de pasticher une recette pour exprimer un sentiment ou dénoncer quelque chose.  Le jeu étant trop tentant, je m’y suis laissé prendre.  Alors que mes collègues y sont allé de Bouillon de colère, Caresses de soleil, Gigot de nostalgie, Tsunamitsu de la peur et autres Gâteau Blockbuster (façon Hollywood),  j’ai choisi de me défouler d’une frustration latente en concoctant un dessert dont je préférerais pourtant que l’on se passe collectivement.  À noter avant qu’on ne me jette des pierres : Il m’est sans doute arrivé de le cuisiner à l’occasion, mais je tente désormais de l’exclure de mon régime…] Continuer la lecture de « Dessert amer »

Brèches pour une continuité (stages avec Bernadète Bidaude)

Le week-end dernier, j’ai vécu mon second stage avec la conteuse française Bernadète Bidaude (« Construire un récit à partir de son propre bagage » les 30 septembre, 1er et 2 octobre 2011).  Comme il s’agissait à peu de choses près du même atelier que la première fois (« Chantier d’histoires » du 1er au 3 mai 2009), je présenterai conjointement ce que j’ai appris à ces deux occasions.

À la décharge des organisateurs qui avait prévu ce deuxième atelier comme une suite du premier (qui n’était cependant pas pré-requis), j’étais le seul participant à m’être réinscrit.  Ajoutons à cela le fait que cette fois-ci plusieurs participants n’étaient pas des conteurs.  Difficile de véritablement pousser plus loin…

Cela écrit, c’est une expérience assez curieuse mais pas déplaisante que cette répétition.  À faire essentiellement les mêmes exercices avec des participants différents, à aller collecter des idées d’histoires aux mêmes endroits sous une pluvieuse grisaille automnale (2011) plutôt que sous un soleil printanier (2009), on est forcément amener à comparer.  En même temps, il y a là-dedans à trouver comment conserver un regard neuf, un peu comme de raconter la même histoire à des publics différents, ou encore aux mêmes personnes, mais dans des occasions différentes.  J’ai certainement bénéficié d’un rafraîchissement quant à la conception du conte de notre formatrice.  Cela me permettra, je l’espère, de vous en faire part avec plus de justesse. Continuer la lecture de « Brèches pour une continuité (stages avec Bernadète Bidaude) »

Filer d’août

Par derrière chez mon père, il y a un pommier d’août
Les feuilles en sont vertes et le fruit en est doux… 

Par ces vers d’une version du « Grain de mil », je veux me rappeler le mois d’août 2011 plein de soleil, de rires d’enfants dans la piscine, d’expériences BBQ, de musiques et bien sûr d’histoires… J’ai donc surtout pris le temps de vivre parce que parfois c’est en engrangeant des sensations et des expériences que l’on nourrit nos contes. J’ai peu blogué, même si les occasions de le faire n’ont pas manqué. Pour mémoire, je tenais à en garder trace. Petite chronique d’un mois faste qui a filé trop vite :

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Du dur défi de re-définir indéfiniment

Un mot en réponse à certaines réactions d’inconfort face à cette­ « manie » que j’ai (avec d’autres) de toujours chercher à définir et à mieux cerner les contours de notre art.  On me reprochera qu’en tentant de déterminer « ce qui en est », j’exclus d’office le reste… qui n’aurait plus droit de citer. Or, pour moi, affirmer que certaines manifestations artistiques correspondent moins à ma définition du conte (comme pratique, pas comme genre littéraire), ne signifie certainement pas qu’elles n’ont pas leur place dans toutes sortes d’amalgames et d’expériences de métissage qui peuvent enrichir tous les arts.   Continuer la lecture de « Du dur défi de re-définir indéfiniment »

Voir BLS… et conter!

Quelques mots sur qui est Bruno de La Salle – ou BLS comme j’ai entendu des gens du milieu l’appeler – et sur les raisons pour lesquelles je tenais absolument à la voir conter… jusqu’à braver des conditions routières pas évidentes un peu plus d’une semaine avant Noël 2010.  (Merci à la fée Mirage, notre conductrice, et à l’ange Gabriel avec qui j’ai fait le voyage!)

Déjà, sa présence au Québec tenait pour moi de l’inespéré, alors que je m’étais résolu à ne jamais le voir et l’entendre en personne.  (Le voyage en France est difficilement envisageable pour moi dans le moment.) Tout au plus, j’espérais me rabattre sur ses livres et ses enregistrements.  Merci à Sylvi Belleau (Théâtre de l’Esquisse), Jacques Falquet, Dominique Renaud et à tous ceux qui ont rendu sa visite possible…

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