À la fin de chacune de nos rencontres, la fée Mirage nous donne un peu de temps pour écrire dans nos journaux personnels. À chaque fois, j’ai essayé de tisser des liens entre le travail de deux de mes collègues. Ce n’est pas toujours transcendant, mais voici les leçons que m’ont inspiré ces synthèses hebdomadaires:
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Le conte qui aide à vivre (L’oiseau aux mille couleurs)
Ce billet se veut un exemple parmi tant d’autres pour ceux et celles qui ne comprennent pas de quoi l’on parle lorsque certaines personnes affirment que les contes peuvent « aider à vivre ». Ce n’est pas la première fois que je rencontre ce genre de situation où des contes résonnent avec ma vie personnelle. Ce n’est sans doute pas la dernière…
Lors d’une séance de travail avec des amies conteuses la semaine dernière, l’une d’entre elles (Makoto) raconte l’histoire que l’on connait chez nous comme
« L’oiseau aux mille couleurs », mais que l’on retrouve souvent sous le titre « Le roi et l’oiseau ». Ce n’était pas la première fois que je l’entendais, mais elle a pris un tout nouveau sens pour moi cette fois… La voici résumée:
Des nouvelles de la classe de madame Mirage
En entamant cette classe de maître, j’avais l’ambition d’écrire sur ce blogue à chaque semaine de formation et de faire part de mes découvertes au fur et à mesure. Le temps file, les obligations nous rattrapent, une certaine paresse s’installe… Nous voici presqu’à la fin du parcours de dix semaines. Plus que deux rencontres et cette aventure sera dernière nous. Voici tout de même un aperçu de ce qui s’y est passé…
Je tiens d’abord à dire quelques mots de la fée Mirage. D’une part, qu’elle s’annonce déjà comme une redoutable formatrice, avec un oeil pour débusquer ce dont la personne devant elle a besoin. D’autre part, que cette femme, conteuse expérimentée mais encore jeune, dispose d’un coffre à outils impressionnant qu’elle partage avec générosité, autant en atelier que par courriel entre les rencontres. J’y reviendrai.
Continuer la lecture de « Des nouvelles de la classe de madame Mirage »Se taire pour bien raconter
Comme la plupart de mes collègues conteuses et conteurs, il m’est assez facile pour raconter de m’appuyer sur des éléments oraux comme les personnages, leurs péripéties et les descriptions des histoires. Toutefois, la « parole conteuse » requiert aussi des pauses, des respirations, des moments d’intériorité où le public peut créer les images mentales et ressentir en communion les émotions qui rendent cette forme d’art si riche. Lors de ces silences, l’artiste doit maintenir un lien fort avec les spectateurs au moyen d’une efficace présence scénique, même lorsqu’il ne parle pas. J’aimerais améliorer cette présence, cette capacité de relation silencieuse avec les personnes de l’assistance, qui captive et touche en profondeur.
Continuer la lecture de « Se taire pour bien raconter »Ni elle ni lui
Elle (parfois ce sont des « lui », mais je rencontre plus souvent des « elle »).
Elle m’a probablement abordé après un spectacle ou un atelier. Elle était très gentille et enthousiaste. Elle s’est mise à me dire que mes histoires l’avaient touchée, ce qui est toujours agréable. Elle m’a expliqué combien les contes étaient importants dans sa vie, qu’ils portaient des sagesses anciennes. Difficile de ne pas être d’accord, mais le malaise s’est immiscé doucement dans la conversation… Ma gorge s’est serrée. J’ai senti un frisson désagréable me parcourir l’échine. Continuer la lecture de « Ni elle ni lui »
Pourquoi les récits favorisent-ils l’apprentissage?
[Ahem… Tousse! Tousse! Atchoum!]
Ouf! Il y a de la poussière ici. Et des toiles d’araignées…
Ça fait plus de deux ans que je n’ai pas mis les pieds virtuellement ici. Normal que le temps fasse son oeuvre. Je m’ennuies pas mal de ce blogue. On y est bien. Je crois bien que je vais y revenir plus souvent…
Bon, je continue à réfléchir… et à écrire… sur le conte. Mais sur d’autres plateformes.
Par exemple, dans mon autre vie, je viens de commettre deux articles cet automne sur l’utilisation du conte en enseignement universitaire. Ça aura vraiment été une chance unique de réunir mes intérêts pour le conte et la pédagogie.
J’ai pensé que ça pourrait vous intéresser.
Dans le premier article, j’expose les raisons qui rendent l’intégration d’histoires intéressante pour les enseignants, ainsi que ce que les neurosciences nous apprennent des impacts des récits sur le cerveau humain.
Dans le second article, je me demande comment intégrer des récits à l’enseignement et je donne des exemples d’interventions auprès d’enseignants. Je montre qu’il y a néanmoins certains risques à le faire, en plus d’examiner ce qui distingue les discours scientifiques et narratifs. Je conclus sur la place des récits parmi d’autres stratégies pédagogiques.
À bientôt! (Ça devrait être dans moins de deux ans…)
Une (dé)marche après l’autre
Il y a un mois je complétais la Marche des conteurs dans le Nord-Pas-de-Calais. Plusieurs m’ont demandé de parler de mon voyage, mais je voulais laisser décanter un peu avant de voir ce que je pourrais en dire d’intelligent… (Oui, oui, évidemment que c’était fantastique et je me considère choyé d’avoir pu participer à cette expérience.)
Au moment d’écrire ces lignes, les Semeurs de contes repartent pour une troisième virée, de Rivière-du-loup à Mont-Joli, cette fois-ci. Je ne peux pas m’empêcher de regarder mes bâtons de marche avec une certaine nostalgie des aventures de l’an dernier…
Il est certain que mes réflexions sont fortement teintées par le fait que j’ai eu le privilège de faire deux marches différentes en moins d’un an: la 2e Grande virée des Semeurs de contes au Québec en septembre 2014 et la 9e Marche des conteurs en France en août 2015. La proximité de ces deux expériences reliées, mais très différentes l’une de l’autre, colore forcément mon propos… Propos qui sera d’ailleurs articulé autour des axes suivants :
- Les relations entre conteurs-marcheurs
- Les relations des conteurs avec le public/ les hébergeurs
- Les marches en relation avec les territoires
- Les relations des conteurs avec les lieux où ils content
Transfuges de l’humour: intéressants pour les conteurs?
Article intéressant paru dans La Presse ce week-end en marge du Gala des Oliviers. La journaliste Chantal Guy a eu la bonne idée d’interviewé trois comédiens (Valérie Blais, Emmanuel Bilodeau et Fabien Cloutier) qui fréquentent désormais les scènes du milieu de l’humour. Il me semble que pour nous conteuses et conteurs qui avons un rapport inconfortable avec l’humour, qui rêvons (ou cauchemardons, c’est selon) d’une École de conte et qui cherchons notre place souvent entre la tradition théâtrale et la machine du rire, il a matière à réflexion.
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Un conte = une question?
La réflexion m’a été inspirée par l’ami Ours Cordial (alias Donald Dubuc), en lien avec cette chouette vidéo de promotion qu’il a filmée pour annoncer la reprise de notre spectacle Les uns et les ours à Richmond, le 17 avril dernier.
Du contexte idéal pour conter (cercle de décembre dernier)
Depuis deux ans, le Cercle des conteurs des Cantons de l’est (dont j’ai le grand plaisir de faire partie) offre à ses membres une discussion thématique mensuelle. En décembre dernier, nous étions peu nombreux, mais la discussion a porté sur un thème aussi délicat qu’important… Suite à des expériences de contage difficiles, qu’est-ce qui fait que c’est plus ou moins facile de conter? Quel est le contexte idéal? La fée Mirage qui avait suggéré ce thème en a fait un résumé que je vous cite partiellement, avec son autorisation: Continuer la lecture de « Du contexte idéal pour conter (cercle de décembre dernier) »