Textes Festival 2012 (1) : Portrait de Mike Burns

[Dans le cadre du récent Festival Les jours sont contés en Estrie, on m’a demandé de rédiger certains textes.  Pour en garder trace, mais aussi parce des gens ont souhaité y avoir accès, je compte les déposer ici dans les prochains jours.  Aujourd’hui, un portrait de Mike Burns, conteur qui a grandement influencé ma « vocation ».  La commande était costaude parce que Christian-Marie Pons avait déjà écrit un magnifique texte en préface de Raconte-moi que tu as vu l’Irlande, texte d’ailleurs repris dans le plus récent numéro de La grande oreille, consacré à la parole du Québec.  Mais y’a aussi que Mike conte cette année depuis cinquante ans.  Je voulais à ma manière saluer une vie traversée d’histoires…]

Adolescent, je rêvais de vertes prairies, de hameaux chaleureux, de châteaux dans la brume….  Aujourd’hui, Mike Burns me donne accès à ce pays disparu, plus pastoral, communal et magique.

Ses histoires sont « Quelques fois si grande[s] que je rêve d’Irlande où nous irons un jour / Si le temps sur nous ne s’arrête pas » (Michel Rivard, Jamais à la mode).

Des histoires bouleversantes, racontées dans une langue drue et rugueuse, vive et souple, en français, en anglais, en gaélique (rien que pour la musique des mots).

Sa parole – plus de cinq cents contes, dit-on – est riche de différents répertoires :

  • De truculentes histoires de villages du Comté de Kerry au XVIIIe siècle;
  • Des récits à saveur historique sur l’épopée d’immigrants irlandais venus creuser le Canal Rideau ou sur la colonisation des Cantons de l’est;
  • Et mes préférées : des mythes immémoriaux du temps avant le temps où « les oiseaux faisaient leurs nids dans les barbes des vieillards ».  Des histoires de dieux, de héros, de fées…

Vous avez peut-être su qu’il conte les yeux fermés?  Personnellement, je me trouve aspiré par les images cachées derrière ces yeux clos.  J’ai envie de voir ce qu’il voit, d’entrer dans ses souvenirs.

Et c’est beaucoup à l’entendre que j’ai eu envie de conter à mon tour.

Je garde en tête une soirée de pleine lune où, la bière aidant, des leçons sur l’art du conte filtraient.  C’est là qu’il m’expliqua qu’en aïkido on apprend certaines prises en les « volant » aux maîtres.  Le maître ne donnera pas sa technique; il va s’exécuter et c’est à l’apprenti d’aiguiser son sens de l’observation.

C’est pourquoi, lorsqu’il ferme les yeux, j’ouvre l’âme…  Je voyage et j’apprends.

Filer d’août

Par derrière chez mon père, il y a un pommier d’août
Les feuilles en sont vertes et le fruit en est doux… 

Par ces vers d’une version du « Grain de mil », je veux me rappeler le mois d’août 2011 plein de soleil, de rires d’enfants dans la piscine, d’expériences BBQ, de musiques et bien sûr d’histoires… J’ai donc surtout pris le temps de vivre parce que parfois c’est en engrangeant des sensations et des expériences que l’on nourrit nos contes. J’ai peu blogué, même si les occasions de le faire n’ont pas manqué. Pour mémoire, je tenais à en garder trace. Petite chronique d’un mois faste qui a filé trop vite :

Continuer la lecture de « Filer d’août »

Écouter la vieille dame sage au fond des bois – Atelier avec Michèle Rousseau

Je viens d’avoir la chance de passer deux journées – les samedi 19 et dimanche 27 mars 2011 – avec une doyenne parmi les conteuses au Québec, madame Michèle Rousseau. À l’initiative des Productions Littorale, grâce au Conseil de la culture de l’Estrie et en compagnie d’autres conteurs du Cercle des Cantons de l’est, j’ai reçu un cadeau.  Portrait impressionniste et impressions impressionnées.

Michèle est une fée, une « femme-sage », une adolescente de « 80 ans cet été ».  Des bras interminables qui s’ouvrent au monde comme des rayons de soleil et, quand on croit qu’ils s’arrêtent enfin, des doigts si longs qui s’étirent à leur tour ; des rayons au cœur des rayons.  Et combien elle rayonne…  Tout un charisme et un tel amour des gens qu’on se sent submergé en sa présence.  D’autant plus qu’elle était visiblement ravie d’être là, alors que trop peu de jeunes conteurs vont la trouver au fond de sa campagne pour solliciter sa sagesse.  Lorsqu’elle incarne une vieille guérisseuse qui aide l’héroïne au cœur d’une de ses histoires, on n’a pas de mal à se laisser prendre au jeu.  Cette rencontre revêtait donc un caractère extrêmement précieux pour moi et, sans doute, pour les autres. Continuer la lecture de « Écouter la vieille dame sage au fond des bois – Atelier avec Michèle Rousseau »

Le maître-artisan

Il est de bon ton dans notre milieu de parler du contage comme d’un artisanat (voir notamment le chapitre « Patience de l’arrosage » de Luidgi Rignanese dans L’art du conte en dix leçons), mais qu’est-ce que ça veut dire au juste?  Au-delà du temps à prendre, du savoir-faire à développer, je crois que les processus de travail et les rapports à la matière se ressemblent.

En préparant mon intervention du 13 novembre dernier lors du colloque annuel du Regroupement du conte au Québec (RCQ), à propos de la formation des conteurs, j’ai repensé à un conte chinois.  C’est un texte qu’avait présenté en 2007 la conteuse et intellectuelle brésilienne Regina Machado lors d’une rencontre autour des thèmes « mission/transmission » organisé par les Productions Littorale.  Le texte était en anglais et j’ai tenté, bien modestement, de le traduire.  Je le reproduis ici, parce qu’il m’apparaît nommer plusieurs éléments que des conteurs-artisans devraient développer lorsqu’ils ont le souci d’améliorer leur art:

Autrefois, nous dit Zhuang Zhou, il était un maître artisan qui créait de si beaux objets de bois que le roi lui-même demanda à connaître le secret de son art.

« Votre majesté, dit le menuisier, il n’y a pas de secret… mais il y a bien quelque chose.  Voici comment je procède :

Lorsque je m’apprête à faire une table, je rassemble d’abord mes énergies et je calme mon esprit afin de parvenir à une paix absolue.

Je deviens indifférent à toute récompense que je puisse gagner ou à quelque gloire à conquérir.  Quand je suis libre de l’influence de toutes ces considérations extérieures, je peux écouter la voix intérieure qui me dit clairement ce que je dois faire.

Quand mon habileté est ainsi concentrée, je prends ma hache.  Je m’assure qu’elle soit parfaitement affilée, qu’elle tienne confortablement dans ma main et qu’elle devienne le prolongement de mon bras.  Alors, j’entre dans la forêt.

Je cherche le bon arbre : l’arbre qui attend de devenir ma table.  Et lorsque je le trouve, je demande : « Qu’ai-je à t’offrir et qu’as-tu à m’offrir? »

Alors, j’abats l’arbre et je me mets au travail.

Je me souviens comment mes maîtres m’ont enseigné à mettre mon talent et ma pensée en relation avec les qualités naturelles du bois. »

Le roi dit alors : « Lorsque la table est terminée, elle a sur moi un effet magique.  Je ne peux la traiter comme n’importe quelle autre table.  Quelle est la nature de cette magie? »

« Votre majesté, répondit le menuisier, ce que vous appelez ‘magie’ provient de ce que je viens de vous expliquer. »

Les éléments dont il est question dans ce conte m’apparaissent tous des fondamentaux: l’importance de développer une éthique du travail et du conte, d’affûter ses outils (corps, voix, prestance) et de découvrir comment ils peuvent servir le conte, se souvenir des enseignements des maîtres, travailler à mettre en valeur les « qualités naturelles » de l’histoire, etc.  Mais c’est encore et toujours la question du rapport au répertoire qui m’avait interpellé et m’interpelle encore.

Comment « entrer en forêt » dans le foisonnement des contes (déjà le stage avec Marc Aubaret m’a donné des pistes…) et savoir choisir le « bon arbre » (le bon conte) celui « qui attend de devenir [notre] table » (de se laisser approprier par le conteur)? Il s’agit, en quelque sorte, de savoir identifier le diamant brut qu’il faudra ensuite travailler et polir.  Faire des choix; décider de ne pas conter certaines histoires pour en privilégier d’autres…

Je suis reconnaissant à Regina Machado – et à Zhuang Zhou, je supposepour cette idée d’entrer en dialogue avec un conte que l’on a trouvé et que l’on a envie de conter: « Qu’ai-je à t’offrir et qu’as-tu à m’offrir? » Comment, avec ma couleur et ma personnalité de conteur, vais-je refléter sur cette histoire?  Que puis-je apporter de classique ou d’original, de réinterprétation, d’hybride et de contemporain à la manière de la raconter? Comment est-ce que le fait d’introduire ce conte dans mon répertoire va colorer mes autres contes et me transformer, moi, comme conteur?

Dès lors, le rapport artistique entretenu avec la matière contée devient plus viscéral qu’intellectuel.  Assez proche de celui du sculpteur, de la tisserande, de l’ébéniste ou de l’orfèvre, finalement.

Après les « Commandos Trad », la guérilla contée?

Robert Bouthiller a récemment affiché cette vidéo sur son profil Facebook.  J’adore ça!  (Y’a parfois décalage (lag), mais écoutez jusqu’à la fin pour voir les « noms de code » des « agents » séditieux…)

Ça conforte une idée que j’ai depuis un certain temps, à l’effet qu’il faudra probablement que les conteurs exposent le public au conte « de force » pour lui rappeler qu’ils sont bien vivants et actifs en 2010…

Soudain, ils entendirent conter…

Mon autre « re-coup de coeur » de lecture pendant le temps des fêtes, c’est Suddenly They Heard Footsteps – Storytelling for the Twenty-First Century de Dan Yashinsky (Vintage Canada, 2004). Il a été traduit par les éditions Planète Rebelle en 2007. Je le lisais pour la troisième fois, je crois.  Ici aussi, une lecture stimulante, mais définitivement réconfortante.

Dan Yashinsky est l’un des plus importants conteurs du Canada anglais. Fondateur du Toronto Festival of Storytelling, il conte depuis plus de trente ans.  C’est aussi un homme extrêmement simple et extraordinairement sympathique que j’ai eu la chance de rencontrer à quelques reprises.  Son intellect vif lors des échanges et son visible amour des gens sont contagieux.  Avec les conteurs anglophones des Township Tellers, il a été une de mes portes d’entrée vers le milieu du conte anglophone où la dynamique est plus axée sur le communautaire que sur le spectaculaire.

J’aime le livre de Dan parce que ça se lit comme une biographie.  C’est touchant et profondément humain, donc facile d’accès.  Mais, en même temps, c’est une biographie de conteur.  À travers tous les épisodes biographiques filtre de nombreuses leçons pour les conteurs novices qui veulent bien y porter attention:  Comment animer une soirée de contes?  Comment apprendre des conteurs d’expérience? Comment bien choisir les contes trouvés dans les livres? Quand et comment adapter un récit traditionnel?

Par ailleurs, c’est merveilleusement teinté de l’humour pince-sans-rire de l’auteur.  Ça donne des passages comme suit:

« Il y a deux savoir-faire extrêmement importants que les conteurs doivent maîtriser.  Le premier, c’est comment déplacer les meubles.  Le second, c’est comment apporter une tasse de thé à une vieille dame. »

J’ai peu entendu Dan Yashinsky conter, mais c’est certainement l’un des auteurs les plus généreux qu’il m’ait été donné de lire.  Qu’il parle avec émotion des derniers moments passés avec ses mentors en fin de vie ou d’avoir raconté à son fils qui reposait entre la vie et la mort dans une unité de soins néo-nataux, il partage sans pudeur l’amour, voire la nécessité, de l’art oral qui pour lui se tisse intimement avec la vie.

« Nos histoires et nos proverbes constituent un cadre à l’intérieur duquel les enfants comprennent quelle place ils occupent dans le monde.  À travers ses récits souvent répétés, une famille se rappelle son histoire, ses valeurs, son goût de l’autodérision, ses moments d’héroïsme et les victoires de sa survivance.  En grandissant, on entend tout le temps ces petites histoires et ces fragments de souvenir sans y prêter attention; plus tard, on les chérit. C’est grâce à eux que nous savons comment notre traversée de la vie a été perçue, rappelée et évaluée. […]  Nous sommes nés dans des maisons faites de briques et de bois.  Mais nous sommes nés aussi dans des maisons faites d’histoires, de souvenirs, de dictons et de citations.  Les histoires gardées vivantes dans les familles marquent la croisée des chemins du passé, du présent et de l’avenir. »

C’est pourquoi il encourage les conteurs à puiser dans ce fonds pour constituer leur répertoire.  Pour lui, tous savent « parler conte », une habileté culturelle acquise au fil des jeux de mots, comptines et calembours, mais il faut s’y reconnecter:

« À mesure que l’on construit son répertoire de contes, il est important de garder à l’esprit que l’on construit sur des fondations qui remontent à l’enfance.  Chaque histoire que l’on apprend ajoute une nouvelle qualité, une profondeur et une aisance à un second langage que l’on a commencé à maîtriser la première fois que l’on a joué à faire ‘coucou’. »

C’est ainsi que pour lui, les humains sont « storytropic », viscéralement interpelés par les contes…

« Les contes oraux veulent nous aider à nous souvenir que la vie sur notre verte planète est éclairée à la fois par la lumière du jour et par la lumière des contes.  C’est pourquoi même les plus sceptiques écoutent de bon coeur le conteur quand il commence.  Soumis au tropisme du conte, nous sommes attirés par le récit aussi naturellement que les tournesols s’ouvrent au soleil. »

En nous racontant sa première expérience de contage dans un camp d’été, alors qu’il a rencontré son premier « dragon », un enfant difficile qui ne cessait de l’interrompre, il nous rappelle un truisme fondamental de l’art du conte, mais que l’on oublie si souvent : « Celui qui écoute est le héros du conte. »

« …Chaque fois que je conte devant un public, j’essaie de me souvenir que le héros de mon histoire est peut-être assis là, juste en face de moi.  Il ou elle est celui ou celle de qui l’on dit qu’il apprend lentement, qu’il ou elle est bête, celui ou celle qui risque de devoir abandonner ses études.  Pour ceux ou celles-là, l’histoire est bien plus qu’une suite divertissante de mots.  Ils écoutent parce qu’ils veulent que l’histoire soit vraiment la leur, une histoire qui puisse même contenir leurs folles passions, leurs peurs, leurs inconduites insensées et leur chance de pouvoir changer. »

D’auditeur-héros en auditeur-héros, c’est le rêve de tous ces « fous d’orage » (storm fools) que sont les conteurs qu’enfin leurs histoires parviennent à « réparer le monde » [Je conserve cette dernière citation en anglais parce qu’elle m’apparaît plus puissante en version originale…]:

« People have a new desire to reconnect to their own voices, memories and stories.  We’ve come to realize that we can’t double-click on wisdom. You must spend time listening and what you must listen to are stories told by word of mouth. The human race has never found a better way to convey its cumulative wisdom, dreams and sense of community than through the art and activity of storytelling. […] …In an age where the story-fire is almost extinguished, when news replaces narrative, and broadcast voices replace the living tongue’s frequency; when screenglow replaces hearth-fire, and data replaces wisdom…  We must rediscover the very form of storytelling, and through that begin to find the stories that will mend the world. »

Moi, c’est le genre de citations qui me font du bien à l’âme.  Ça me confirme encore et encore mon choix de consacrer une partie de ma vie à cet art.

Est-ce que j’ai dit que c’était un livre essentiel? Mike Burns m’a déjà confié qu’avec Conter, un art? de Michel Hindenoch, ça lui apparaissait un des ouvrages les plus complets sur notre métier…

Qu’est-ce que vous attendez pour aller vous en chercher une copie?

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MÀJ (18/01/10): À bien y penser, c’est aussi un livre intéressant pour les non-conteurs.  Yashinsky y parle du désir de conter, comme un besoin, voire une urgence.  Utile pour les gens qui se demandent qu’est-ce qui pousse ces fous et ces folles à apprendre des histoires par coeur et à aller les raconter à leurs semblables…

Conter sans compter

Spectacle de Michel Faubert, samedi le 14 novembre dernier à la salle des Productions Littorale.  Bon public, l’artiste est en forme et la petite salle créée un contact privilégié avec lui.  Très belle complicité toute discrète de Daniel Roy à la musique.  Bon usage de la vidéo, qui n’est pas trop appuyé et qui ne distrait pas des contes.

Pourquoi ai-je l’impression que c’était trop court?  Il a pourtant donné 1 h 15 de spectacle sans pause.  Quand est-ce trop peu? Parce que je connaissais déjà certaines histoires?  Que j’ai toutes les chansons sur disques?  J’ai pourtant été ravi de les réentendre live et accoustiques.  Quant aux quelques nouveautés pour moi, c’était du bonbon…  Quand est-il préférable de terminer le show et de donner envie aux spectateurs de revenir? Il m’a semblé qu’il aurait fallu un ou deux éléments de plus pour que j’atteigne une certaine satiété…

Ou juste jaser avec Faubert.  Qu’il explique le pourquoi, le comment de ses histoires.  …Ou qu’il parle de n’importe quoi d’autre.  Juste écouter encore sa voix.  Sa voie.   Mais l’artiste semble fatigué.  Besoin de retourner à l’intimité. Il a son spectacle dans le corps.  Combien de fois l’a-t-il fait déjà?  Combien de fois le fera-t-il encore?  Trop?  Trop peu aussi, sans doute.

Une semaine plus tard, c’est moi qui s’y colle.  Un premier véritable spectacle solo à Québec à l’invitation des AmiEs imaginaires.  On me demande une heure sans pause.  Mon projet de spectacle en dure 1 h 30 sans compter la pause.  Bon, c’était probablement trop de matériel de toute façon (Quand est-ce trop? D’après qui?).

Je réorganise le tout, j’ai à peu près une heure.  J’ai pas fait ça souvent, conter une heure sans arrêt.  Avoir la responsabilité de capter l’attention des gens aussi longtemps avec mes histoires…  (J’ai déjà donné des charges de cours, mais ce n’est pas la même chose).  La responsabilité de ne pas les ennuyer;  d’être plus pertinent que le silence…  J’ai peur de manquer de jus, de ne plus être intéressant après deux ou trois histoires.  (Ça, malheureusement, ça m’est déjà arrivé…)

Voilà, la soirée arrive.  Je raconte mes histoires, fais mes liens.  Les gens écoutent bien.  On dirait même qu’ils (m’)aiment!  Il fait très chaud dans le petit restau où la veillée se tient.  Je termine mon dernier conte.  Ils applaudissent, semblent contents.  Ils se lèvent, mettent leurs manteaux.  Mais moi, je suis sur ma lancée, sur un high.  J’ai encore de l’énergie.  Je leur en ferais bien une autre… Et une autre encore, s’ils le veulent.

Ils viennent me saluer, me remercier:  « C’était une belle soirée. »  Ben oui, justement.  Ça ne vous tenterait pas de rester?  On pourrait jaser après.  Juste une autre histoire?  Après, c’est votre tour si vous voulez…

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Réflexion très pertinente de Yolaine, l’organisatrice:  « La capacité d’écoute est extrêmement variable.  D’une personne à l’autre, mais même d’une fois à l’autre pour la même personne. » La capacité de captiver aussi, semblerait.