Tenir conte

Des réflexions dans la bonne direction

Le conteur Marc-André Fortin me signale cette journée de réflexion de l’APAC (Association professionnelle des artistes conteurs) en France qui aura lieu le 6 mai prochain autour de la question de l’évaluation des pratiques.  Elle complète un cycle de trois rencontres sur l’exigence artistique.  Les questions posées par les organisateurs nous concernent tous, me semble-t-il:

« Est-ce que je travaille avec un ‘oeil extérieur’, un metteur en scène, un complice?  Qu’est-ce que j’en attends? Les organisateurs qui m’emploient me renvoient-ils des critiques, sur mon répertoire, sur mon savoir-faire, sur mes choix esthétiques?  Suis-je vraiment prêt à un échange critique avec mes pairs, avec des artistes d’autres disciplines, avec des gens autres que des artistes, et pour en faire quoi?  Pourquoi est-ce si compliqué, entre artistes, de parler artistique?  Y’a-t-il des spécificités au conte pour élaborer un appareil critique?  Y’a-t-il un langage à inventer pour comparer les travaux des conteurs? »

Cela me fait penser qu’une réflexion similaire (quoique plus théorique) est en marche depuis novembre 2013 au Centre méditerranéen de littérature orale (CMLO), à Alès, et qui culminera par un colloque de deux jours les 20 et 21 septembre prochains sur le thème
« Quel appareil critique pour l’art du conteur contemporain ? »  Le préambule est très clair sur la problématique actuelle:

« L’art du conte contemporain souffre aujourd’hui d’un manque de définition qui oblige ceux qui s’y intéressent à faire leur chemin sans aucune balise. Ce manque d’outils théoriques tend à favoriser une polysémie à la fois riche – dans le sens où elle multiplie des expériences singulières – mais aussi décourageante. En effet, comment apprécier cet art s’il est confondu avec d’autres ?

Ce flou ne permet pas la reconnaissance des formations et laisse la porte ouverte au meilleur et au pire. Il interdit aussi les critiques constructives nécessaires à toute création et ce manque de lisibilité  génère de nombreux doutes sur la qualité artistique des conteurs contemporains. […] »

J’y vois des pas dans la bonne direction pour l’épanouissement de l’art du conte.  Qu’en pensez-vous?

 

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