Marcher et conter de l’autre bord de l’océan

marche_des_conteursDans trois jours, je quitte pour la 9e Marche des conteurs en France.  Elle se déroule cette année du 3 au 8 août dans le Nord-Pas-de-Calais, une région que je connais peu, voire pas du tout.  Je serai le seul québécois à conter avec des Français bien sûr, mais également un Belge, un Suisse, un Grec, des gens d’origines libanaise, italienne, mauritanienne, vénézuélienne, etc.

Alors que les Semeurs voyagent à huit et tapent du pied le macadam du matin au soir, les participants à la Marche se déplacent à 30 conteurs (10 fondateurs, 10 vétérans, 10 recrues) et dix accompagnateur-techniciens.  Les Semeurs content tous ensemble dans un seul lieu, les participants de la Marche se divisent sur plusieurs sites, sauf le dernier soir où tous content de 18 h à minuit.  Dans les deux cas, les conteurs sont accueillis par des bénévoles locaux qui les nourrissent et les hébergent en échange de leurs prestations.  La richesse des rencontres entre conteurs et avec le public (par le biais des hébergeurs) rend ce genre d’expériences uniques.  Une des philosophies (formalisée en France, mais présente au Québec) c’est de s’assurer qu’aucun échange d’argent ne vienne « contaminer » les relations humaines ainsi créées.

On pourrait penser que mon escapade européenne se veut une poursuite logique de mon parcours amorcé avec la Grande virée des Semeurs de contes en septembre dernier.  Pourtant, j’avais envoyé mon dossier à l’équipe de la Marche dès le début 2014.  Ce n’est qu’ensuite que l’on m’a approché pour que je me joigne aux Semeurs.  Compte tenu de tous les conteurs internationaux que les Productions Littorale et la Maison des arts de la parole accueillent chaque année, je rêve de voyager de l’autre côté de l’Atlantique avec mes histoires depuis un moment déjà.  Dès 2006, en fait, alors que mon « chum de conte » Marc-André Caron allait proposer ses contes de dépanneur à Bordeaux.  Il faut dire que ma fée-marraine et plusieurs conteurs québécois et français que j’estime ont aussi participé à la Marche.

Cela écrit, je suis très heureux d’avoir vécu l’expérience de marcher et conter dans le Bas St-Laurent québécois avant de participer à une aventure similaire à l’international.  Mes pas se sont davantage ancrés dans mon territoire avant d’aller outremer à la rencontre de l’Autre.  Si je ne me trompe pas, je serai l’un des premiers à avoir participé aux deux démarches.

J’ai eu une année extrêmement mouvementée émotivement (ce qui explique en partie ma discrétion sur ce blogue).  Après une séparation, divers périples et l’apprentissage de la monoparentalité, je redécouvre l’amour. Je vois un peu cette marche comme un moment pour me poser et renouer avec ces histoires que j’aime tant (et que j’ai négligées), ainsi qu’avec ceux qui les font vivres, tant diseurs que spectateurs.  Parmi les Marcheurs, je retrouverai avec plaisir certains mentors: Jihad Darwiche, Françoise Diep, Jean-Claude Botton, etc.  De même que des cousins et cousines dans le conte: Layla Darwiche, Victor Correa, Kamel Guennoun, Colette Migné, Pascal Guéran, etc.  Sans compter toutes les nouvelles rencontres que je ferai.

Hâte de voir comment on marche, on conte et on écoute là-bas.  C’est forcément culturel…  Je vous en reparle.

3 réflexions sur « Marcher et conter de l’autre bord de l’océan »

  1. Une marche n’attend pas l’autre.
    Je te souhaite de tout coeur encore une belle aventure! Et fais la bise à l’autre Françoise de ma part!
    D’une semeuse de contes, Françoise

  2. bienvenue de ce côté ci de l’atlantique!
    pas sure de pourvoir rejoindre le nord dans la semaine qui vient, mais c’est tentant!
    bonne route à toi!

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