Arriver à ses fins (meubler et conclure un récit)

Sur Facebook, à propos du dernier film de la série Harry Potter, j’ai écrit la semaine dernière :

Ce n’est pas toutes les finales qui donnent ce sentiment de « complétude ». Là, ça marche. Tous les principaux personnages font un dernier tour de piste, ce qui permet de dire au revoir. Pas mal tout se règle. Il y a des moments touchants. […] Malgré la somme d’histoire à raconter et les scènes d’action, on arrive quand même à trouver des respirations, des scènes plus intenses (ex: discussion avec un fantôme)…

[Et je maintiens cette opinion, bien que le réalisateur Joss Whedon (Buffy, Firefly, The Avengers) croit plutôt que Ron et Hermione auraient dû divorcer parce qu’ils ont traversé une guerre, ce qui laisse des traces…  Selon lui, Rowling réussit pendant toute la série à rester réaliste quant aux émotions que vivent ses personnages adolescents, mais échoue à la toute fin avec une finale trop « fantaisiste ».]

Par ailleurs, j’ai vu récemment avec ma conjointe le film Curling du réalisateur québécois Denis Côté.  Sans révéler de punch, je pense que ce n’est pas trop dévoiler que d’affirmer que la finale ne résout pas tout (en entrevue, Côté parle de « film à trous »).  Pour ma part, je trouvais que le conflit principal semblait s’être dénoué (on ne l’indique pas clairement) et que les héros avaient donc compléter leur quête.  Ma douce est resté insatisfaite, ce que je comprends aisément parce que j’étais aussi perturbé.  Trop de fils pendaient…  Côté dira : « Il y a des pistes narratives qui ne m’intéressent pas vraiment. Je ne suis pas intéressé à les conclure, disons. »

Bon, loin de moi l’idée de me prendre pour J.K. Rowling ou Denis Côté.  Mais je suis en train d’écrire des contes et à chaque fois c’est la même chose : Il m’en manque des bouts, soit au milieu ou à la fin !  En général, je n’ai pas trop de problème avec les commencements.  Que ce soit un lieu insolite, un personnage différent, j’ai des idées pour démarrer (je manque parfois de motivation à écrire, mais c’est un autre problème)…  C’est ensuite que cela se gâte.  Soit j’ai une idée de fin intéressante, mais je n’arrive pas à trouver des péripéties pour « meubler » mon récit, soit que je n’arrive pas à tout attacher ensemble pour que cela ne puisse faire autrement que de finir là.  Et, suivant Denis Côté (ou le conteur Didier Kowarsky) à quel point est-ce nécessaire que tout soit attaché ?

Suis-je le seul avec ce genre de problème ?  Est-ce que vos idées d’histoires vous arrivent déjà complètes ?

Une réflexion sur « Arriver à ses fins (meubler et conclure un récit) »

  1. Allô Jean-Sébastien
    Ce que tu décris est répandu, je pense, en tous cas, tu n’est nullement le seul: il m’arrive de partir juste d’une impression, d’avoir un milieu formidable mais impossible à introduire ou à finir, d’avoir juste un titre, un nom ou une « gueule » de personnage qui va bien, voire une fin excellente que je ne sais à quoi relier… D’ordinaire, je laisse reposer et je m’y reprends plus tard, parfois même, très, très tard (des mois et même des années d’infusion ou de marinade)…Voilà…
    Je crois, en fait, que dans la création, l’important, c’est surtout la cohérence. Lien ou pas lien, attaché ou pas attaché.
    C’est mon opinion et je la partage, comme dirait l’autre !

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