De nouvelles histoires sur la Toile

À ceux qui s’intéressent aux nouvelles formes de narrativité qu’ouvre le numérique, deux références rapides:  D’abord un billet de Gina Desjardins, l’une des blogeuses du site Triplex de Radio-Canada, qui complète fort bien mon propre billet de l’été dernier sur le Storytelling Transmédia.  D’autant plus à propos qu’elle rend son explication lumineuse en l’illustrant par l’hypothétique diffusion transmédiatique d’un conte de fée (Blanche-Neige).  Que n’y eus-je pensé avant elle!  Ainsi:

Si l’équipe de promotion de ce film faisait du transmédia avec Blanche-Neige, voici ce qu’on pourrait voir et lire avant la sortie du film en salle :

–       Une bande dessinée sur les sept nains avant qu’ils trouvent Blanche-Neige évanouie. On en apprendrait davantage sur qui ils sont.
–       Un court-métrage sur l’histoire de la mère de Blanche-Neige qui souhaitait ardemment un enfant et qui a laissé quelques gouttes de sang tomber dans la neige après une blessure au doigt.
–       Un roman sur le passé de la future méchante reine à la recherche d’un mari et cette fée qui lui a fait don d’un miroir magique.
–       Un blogue tenu par le miroir magique. Il publierait des billets par rapport à l’obsession de sa propriétaire sur sa beauté et son exaspération de ne servir qu’à répondre à une seule et même question.
–       Un jeu impliquant le prince et ses missions qui l’amènent à parcourir la forêt.

Le transmédia permet de faire connaître l’univers aux gens sans trop dévoiler l’histoire de la réalisation ultime. Chaque média participe à sa façon au récit principal, mais chaque histoire existe indépendamment. C’est le point d’entrée d’un univers narratif adapté à différents publics.

Par ailleurs, la même Gina Desjardins n’a pas manqué de souligner (comme plusieurs autres journalistes) l’arrivée de la très chouette websérie interactive Fabrique-moi un conte, une idée de la réalisatrice Myriam Bouchard (Les chroniques d’une mère indigne), où l’internaute est invité à voter à chaque semaine pour donner à un réalisateur connu des contraintes (conte, acteur, lieu) dans la réalisation express (2 jours d’écriture/1 jour de tournage/ 2 jours de montage) d’un court métrage.  Symptomatique de la visibilité médiatique du site, le hashtag (mot-clic?) #lescontes sur Twitter renvoie désormais à cette série…

Mon seul regret: Les treize contes proposés sont tous archi-connus du grand public (PinocchioLe vilain petit canardBlanche-NeigeLa Barbe-BleueAlice aux pays des merveillesCendrillonLe petit chaperon rougeLa belle au bois dormantLa belle et la bêteJacques et le haricot magiqueLes trois petits cochonsBoucle d’or et Le vaillant petit tailleur).  Est-ce qu’il n’y aurait pas eu là une magnifique opportunité de faire découvrir des contes plus rares aux adeptes de la série?  Évidemment, une partie importante du plaisir est de voir comment les réalisateurs vont réinterpréter ces trames maintes fois utilisées, avec l’aide des scénaristes Caroline Allard et François Archambault.  Par ailleurs, la notoriété des contes facilite le vote.  Ne me reste qu’à espérer qu’après un franc succès cette fois-ci, il y ait des suites et que l’on doive renouveler la banque de propositions…

Comme le proposait sur Facebook la conteuse et graphiste Marie-Pier Fournier, l’organisation pourrait aussi s’associer à un ou des conteurs…  (Pssst! Je suis volontaire!)

Une réflexion sur « De nouvelles histoires sur la Toile »

  1. La fin de ton article Jean-Sébatien, me fait repenser à la tonne de projets qui s’inspirent du conte, mais qui sont à cent lieux d’inclure un conteur…
    C’est tellement clair que les conteurs ne sont ni assez respectés comme créateurs ni assez populaires devant les médias pour qu’on pense à nous.

    Ne faites que feuilleter le Voir et conter le nombre d’utilisation du mot « conte ». Puis compter le nombre d’article sur le conte par année. La différence est absurde. Et ce n’est pas qu’une question de sémantique!

    En tant qu’acteurs du conte, on a de l’éducation populaire à faire et peut-être, comme le mentionne Pierre Lefebvre – dans son cas pour la littérature (revue Liberté, no. 290), aussi une éducation de l’élite.

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