À propos de plaisirs gustatifs…

L’idée du « régal » suggérée par Gigi Bigot m’a ramené à ce texte que j’avais écrit il y a un peu moins de deux ans (le 2 décembre 2007):

«Je suis hédoniste, esthète, épicurien…

En discutant avec des amis, j’ai réalisé que ma façon d’apprécier les contes avait probablement assez à voir avec façon de déguster un vin.  De fait, je dis parfois qu’il faut qu’un vin me parle, me raconte une histoire pour que j’en jouisse!  De même, il me faut avoir un coup de coeur pour un conte, qu’il m’ait frappé, touché, boulversé quelque part.

J’ai eu l’expérience récente de boire un excellent vin mais qui ne m’offrait pas de « prise ».  Il avait un nez court, pour ne pas dire absent; il était bien construit et mature, mais aucune saveur ne s’imposait.  Sa couleur était profonde, mais sans caractéristique particulière.  Malgré son évidente qualité, je suis resté déçu.

Ce que j’essaie de dire quelque part, c’est que si le conteur doit être amoureux de ses contes (dixit Bruno de La Salle, mais aussi Jyhad Darwiche, etc.), ceux-ci doivent lui faire du charme, doivent s’imposer à lui d’une manière ou de l’autre.  Que ce soit par leur structure équilibrée, une image forte, un personnage attachant, une péripétie spécifique, un objet poétique… »

Ainsi, pour que je tombe amoureux d’un conte au point d’avoir le feu, l’urgence de le dire, il faut que quelque chose en dépasse, fasse saillie.  Il faut que je puisse en dire: « Ah oui! Lui je l’aime parce que (tel motif) » ou encore « Quel belle trame a cette histoire! »  Je lis des centaines de contes par année, mais la plupart sont lisses à mes yeux, ne ressortent pas du lot.  Comme un parfum capiteux qui enivre, des yeux d’une profondeur inusitée, ce sont les détails notables qui séduisent…

Une réflexion sur « À propos de plaisirs gustatifs… »

  1. Lorsque je lis un conte, j’aime aussi qu’il me charme, me frappe. Si, dès les dernières lignes du texte, je me dis que je veux conter cette histoire, que j’aimerais l’avoir écrite, c’est gagné, je sais que je pourrais faire vivre ce conte.

    Par contre, un conte qui, tout en retenant mon attention, ne me fait pas saliver à l’envie de le posséder peut être travaillé. Je n’aime pas le vin, aussi je parlerai de sauce à spaghetti. Tout le monde à sa recette de sauce à spaghetti, mais ce qui fait que la mienne est la meilleure, ce sont les épices je j’y mets. Peu importe les nouilles (pâtes), le secret est dans la sauce!!!

    « Une histoire n’est bonne que si on y ajoute ses propres épices. » (Proverbe toscan)

    Mais je comprends ce que tu veux dire, Jean-Sébastien. En lisant ton texte Pourquoi je conte, je réalise que ce n’est pas de changer la recette qui est intéressante, c’est de la partager, d’y goûter ensemble et d’y revenir. Si le plat n’était pas mémorable du premier coup, il y a peu de chance qu’on y revienne.

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