Le conte réputé incontable

Si les histoires sont « vivantes », comme plusieurs le prétendent, elles finissent par avoir une réputation dans le milieu du conte. Des personnes les ont rencontrées, côtoyées, ont cherché à les apprivoiser… parfois sans succès. Elles parlent de ces rencontres à d’autres et le jeu de la rumeur fait le reste. C’est l’histoire d’une histoire qui inspirait le respect, voire la crainte. Pas par son propos, mais par son niveau de difficulté. Un peu comme un maître d’arts martiaux misanthrope qu’il faut convaincre que l’on mérite son enseignement…

« Très tôt un matin, un homme riche réveilla son fils. Ensemble, ils gravirent la montagne la plus proche. Une fois parvenus au sommet, regardant la vallée qui s’étirait devant eux avec sa rivière, ses champs, ses forêts, ses villages, l’homme riche dit: « Regarde, mon fils, un jour tout cela sera à toi. »

Très tôt un matin, un homme pauvre réveilla son fils. Ensemble, ils gravirent la montagne la plus proche. Une fois parvenus au sommet, regardant la vallée qui s’étirait devant eux avec sa rivière, ses champs, ses forêts, ses villages, l’homme pauvre dit: « Regarde, mon fils. »

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La classe de madame Mirage ou le bushido des conteurs

La fée Mirage donne son premier atelier de conte. Il s’agit d’une « classe de maître » sur les « outils et techniques du conte » qui s’échelonnera sur dix semaines. Comme elle nous l’a bien expliqué, « classe de maître » ne signifie pas que la formation soit donnée par un maître (elle ne se considère pas comme telle), ni qu’elle s’adresse à des personnes ayant atteint ce statut (quel intérêt alors de se former? Quoiqu’un véritable Maître dirait qu’il y a toujours à apprendre…). Pour Mirage, il s’agit plutôt d’un type de formation où l’on part des problématiques apportées par les personnes participantes qui s’y impliquent davantage. Pour ma part, je travaillerai sur les silences dans le contage.

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Se taire pour bien raconter

Comme la plupart de mes collègues conteuses et conteurs, il m’est assez facile pour raconter de m’appuyer sur des éléments oraux comme les personnages, leurs péripéties et les descriptions des histoires. Toutefois, la « parole conteuse » requiert aussi des pauses, des respirations, des moments d’intériorité où le public peut créer les images mentales et ressentir en communion les émotions qui rendent cette forme d’art si riche. Lors de ces silences, l’artiste doit maintenir un lien fort avec les spectateurs au moyen d’une efficace présence scénique, même lorsqu’il ne parle pas. J’aimerais améliorer cette présence, cette capacité de relation silencieuse avec les personnes de l’assistance, qui captive et touche en profondeur.

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Suivre les chemins du père… et du fils

Non, je ne suis pas entré en religion. Simplement, je reprends ma plume de carnetier / blogueur après… quasiment cinq ans d’absence (moins deux semaines). C’est que je suis en train de préparer mon second spectacle solo. Un deuxième en quinze ans, je ne sais pas ce que ça dit de mon assiduité artistique… Ou plutôt si: j’ai le luxe de prendre mon temps, parce que, dans mon cas, le conte reste un loisir.

J’ai depuis plusieurs années le projet d’un nouveau spectacle solo qui réunirait sous le titre Chemins de papas (allusion volontaire à la chanson popularisée par Joe Dassin) différents contes traditionnels touchant la thématique de la paternité. Ma fée-marraine m’a offert une plage pour présenter un premier exercice public. Ça se passera le 12 juin prochain (quelques jours avant la Fête des pères), au Parc Howard de Sherbrooke.

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